Quand on arrive en Israël, pauvres français que nous sommes, on lutte tous avec les mots. Il faut le dire, l’hébreu ça ressemble à rien, en tout cas à rien de ce qu’on connait. Le problème est décuplé pour les français, car on le sait tous, on n’est pas vraiment les plus doués pour apprendre les langues étrangères. Ouais ouais, « Brian is in the Kitchen » et c’est à peu près tout …

Donc comme « it’s not raining cats and dogs » ici, même si on est dans un pays d’immigrés et que personne ne parle vraiment bien au début, ben faut s’y mettre. Alors, on se lâche un peu, on se sent en confiance… et biiiiim , on se ramasse !

Mais c’est toujours marrant de pouvoir après relater nos petites mésaventures. On ne le fait que pour vous, hein ? Parce que c’est un peu la honte quand même.

Voici donc ce qu’il faut éviter de dire:

–        « Ba marzor »

Imaginez la scène, vous êtes dans le shirout, taxi partagé pour les novices, en route pour le taff ou pour boire un verre avec vos potes. Le shirout est plein, sinon c’est pas drôle, et là, vous demandez au chauffeur de vous arrêter « ba marzor » au lieu de lui dire de vous arrêter « ba ramzor » (au feu). Alors, comment vous dire que si tout le monde explose de rire c’est normal car « marzor », ben ça veut dire règles, et c’est pas des règles d’orthographe dont on parle ici, si vous voyez ce que je veux dire les filles.

 

–        « Ani ham »

C’est assez sympa également quand on se rend compte, au bout de quelques mois d’été, qu’on ne sait pas dire qu’on a chaud. Non, non on préfère dire qu’on est chaud(e). Evidemment c’est encore mieux quand on rencontre un mec , ou une meuf. Après tout, c’est pas mieux pour vous les garçons de dire aux filles que vous êtes chauds, je me demande même dans quelle mesure c’est pas pire. Vous allez donc passer pour des pervers et nous pour des filles faciles, et puis ce qui est bien c’est qu’il fait tout le temps chaud dans ce pays, hein ?

 

–        « At madlika oti »

Restons dans le département « dating » et plaçons-nous cette fois du point de vue de la compréhension. « Lehadlik » veut donc dire allumer, pour les plus relig, rappelez-vous c’est ce qu’on dit pour les bougies de Hannouka ou pour celles de Shabbat. Allumer, éclairer, la confusion est vite faite. Et oui, c’est balo lorsqu’un mec vous dit « at madlika oti » de comprendre qu’il vous dit « tu m’éclaires », alors qu’en fait il est juste en train de vous dire que vous l’allumez. Pauvre mec va, je sais pas comment j’ai pu mal comprendre, en même temps, lui, il n’avait pas la lumière à tous les étages. Bouffon !

 

–        « Ze halav »

Ça veut dire : « c’est du lait », ce qui n’a rien évidemment à voir avec « c’est dommage », ce que tu aurais dit par « ze haval », si tu n’avais pas confondu, encore une fois. Non mais faut dire aussi, tous les mots se ressemblent, on s’en sort plus. En plus, comme par hasard «  haval » est aussi dans l’expression la plus utilisée, « haval  al hazman », qui , comme d’autres mots en hébreux peut vouloir dire que c’est top ou que c’est nul. Ouais, eux ils sont un peu schizophrènes, et nous dyslexiques. Confusion, quand tu nous tiens.

  

–        « Ahavti »

Petit conseil pour éviter les confusions justement, quand tu veux dire que tu as travaillé, essaye de ne pas dire que tu as aimé. Parce que, quand bien même tu aimes travailler, ça n’a plus aucun rapport après. Voilà donc,  tu écriras 10 fois « ani aavti = j’ai aimé » alors que « ani avadti = j’ai travaillé ». Je suis désolée les amis, il n’y a que comme ça que ça rentre. Et encore estimez-vous heureux que je vous donne la version phonétique.

 

Vous l’aurez compris, il fait ne pas bon dyslexique dans ce pays, en même temps tous ces put*** de mots se ressemblent ! Allez-y, essayez d’enchainer un « r » et un « h » dans le même mot, après on en reparle. Bon évidemment, y’a toujours la solution de juste mal articuler, mais ça va pas le faire longtemps… allez allez, on reprend les cahiers et on y va ! ehad shtaim, shalosh…

 

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