Trouvée dans les archives israéliennes, ce petit bijou relatif au Mellah marocain date de 1964.
Pour rappel, en arabe la signification première du mot mellah est “sel” (même racine qu’en hébreu : meleh).

Mais le Mellah désigne aussi au Maroc le quartier où habitaient les juifs .
Le premier aurait été construit aux abords du palais royal d’un Sultan, qui pour protéger les dhimmis juifs leur a donné un terrain accolé à son palais, et sur lequel le sel était traité, d’où le nom de ” Mellah ” . 

Par la suite quand des quartiers juifs ont été construits dans d’autres villes le nom avait déjà pris sa place.

Le Mellah existait presque dans chaque ville et village du Maroc. Ces quartiers n’étaient pas des ghettos au sens strict du terme, même si de hautes murailles entouraient celui-ci afin de séparer populations musulmanes et juives.

Malgré tout, les juifs pouvaient fréquenter les autres quartiers et inversement la population non juive pouvait pénétrer dans le mellah.
Grâce aux mellah(s), les juifs marocains ont pu préserver leur identité juive sans s’assimiler au reste de la population.

Le plus important Mellah du Maroc fut celui de Fes en 1438 où le sultan, désireux de protéger les populations juives de la ville, fit construire pour elles un quartier réservé à Fès el-Jedid, à proximité du palais royal.

La population marocaine juive était très importante.

On estime que sous le protectorat français, vivaient au Maroc environ 238 000 Juifs, 15 000 dans le protectorat espagnol et 12 000 à Tanger (zone internationale), soit 3 % de la population marocaine en 1948.

 L’Alyah vers Israël a commencé dès la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.
Les Marocains juifs, même pendant la colonisation, sont restés des sujets de nationalité marocaine, comme les Tunisiens juifs, le décret Crémieux n’étant d’application qu’en Algérie alors française.C’est entre 1950 et 1960, qu’influencés par les mouvements sionistes, et les conséquences de la pauvreté, qu’une très grande partie de la communauté juive quitte le Maroc pour l’Amérique latine, les États-Unis, le Canada et la France, même si l’émigration vers Israël reste majoritaire.  Légale entre 1948 et 1955, avec 70 000 personnes puis interdite et clandestine entre 1955 et 1961 avec 65 800 personnes.

De 230 000 personnes environ en 1948, la communauté juive est passée à moins de 70 000 lors de la guerre des Six jours en 1967.
Cette guerre suscite des troubles anti-juifs au Maroc provoquant une recrudescence d’émigration, plus vers le Canada, l’Espagne et la France que vers Israël.
En 1989, la communauté juive marocaine ne dépasse pas les 10 000 personnes. Selon le magazine La Vie éco, c’est finalement plus de 90% de la communauté juive qui a émigré en Israël.

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