Aujourd’hui, on s’attaque à un site de sex toys un peu particulier: koshersextoys.net ou le paradis du plaisir certifié casher (bon on sait pas pour pessah encore mais c’est casher). Vous y trouverez surement votre bonheur, du dildo au vibro, des lapins vibrants de toutes les tailles et toutes les couleurs. Si vous allez dans la rubrique spéciale, vous pourrez même vous offrir des god-ceintures ou autres agrandisseurs de pénis. Jusque là, rien de spécial. Sauf qu’ici, aucune minette alléchante et dénudée ne prendra la pose pour vanter les mérites des produits mis en vente, aucune pub pornographique n’apparaitra sur votre écran, au grand dam des amateurs de nichons.
A l’initiative de Gavriel C., un religieux orthodoxe de la communauté de Lakewood, N.J. (qui préfère rester anonyme sur demande de sa femme), un site de sextoys tsiniout a vu le jour il y a 2 ans. Allez-y, faites vous plaisir, c’est casher. « Il n’y a rien de mal à utiliser un vibromasseur. C’est juste très difficile pour un juif orthodoxe d’en trouver un. »Vous avez déjà le sourcil qui se lève d’un air interrogateur. Les sextoys sont-ils vraiment en accord avec la loi juive ? Il n’y a rien de mal à rendre la procréation un peu plus fun. Selon Eva Ohana, créatrice de la marque de lingerie EvaShow, 20% de ses clientes sont des ultra-orthodoxes. En effet, la modestie est de rigueur en public, mais dans l’intimité, rien ne les empêche théoriquement de se métamorphoser en sexy ladies et de pimenter leur vie de couple ! En vérité, le plus important sur ce site – on peut contester et débattre sur les questions halakhiques – c’est leur page d’accueil. En dessous des rubriques « glass dildo » ou « bondages » se trouve le message le plus féministe qui soit : « Les femmes sont constamment objectifiées dans les publicités. Le saviez-vous ? Aux Etats-Unis, plus de 10 millions de femmes souffrent d’anorexie, de boulimie et d’autres maladies liées à l’image. 97% des femmes admettent avoir au moins un moment de ‘je hais mon corps’ par jour. Même les produits destinés spécifiquement aux femmes sont commercialisés en les objectifiant. Quatre femmes sur cinq n’aiment pas leur apparence. L’objectification n’est JAMAIS nécessaire. L’objectification n’est JAMAIS acceptable. L’objectification n’est JAMAIS casher. Il faut respecter les êtres humains comme des êtres humains. Pas des objets. »Selon le créateur du site, le succès du site dépasse de loin ses espérances. « Alors, pour tous ceux qui disent avoir besoin d’objectifier des êtres humains pour vendre leurs produits, je leur dis : ‘je vends des sextoys sans avoir besoin de faire ca ; alors c’est quoi votre excuse ? »
60 à 70% des consommateurs sont juifs, selon le nom et la provenance des commandes. Il a même eu quelques commandes de Mea Shearim, où l’utilisation d’Internet reste un tabou.
Son plus grand challenge, a été de commercialiser de la lingerie sexy sans utiliser de model pour les porter… Un bout de tissu sur fond blanc, pas très vendeur. Les meilleures ventes du site restent les livres, comme « Le Guide de l’Intimité Physique pour les Nouveaux Mariés », écrits spécialement pour la communauté orthodoxe par Rabbi David Ribner (un rabbin sexologue de l’université Bar-Ilan) et Jennie Rosenfeld. Après cet article et mes recherches sur le sujet, j’ai une toute autre vision de la sexualité ultra-orthodoxe… Et vous ?

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