Qu’on vienne y passer des vacances ou qu’on ait fait son alya, Israël a de quoi nous surprendre tant il nous ressemble mais nous est étranger à la fois.

Il est comme un goût d’ailleurs mais en même temps tellement familier, comme une mélodie qu’on connaît par cœur mais qu’on aurait remasterisée à coups de remix orientalisés.

Pour ne pas être dérouté face à tant de nouveauté, voici un petit tour d’horizon des mots clés à intégrer pour sonder la culture locale (et vraiment l’apprécier).

A comme… (euh, qui a dit que l’alphabet commençait par A ; après tout la Tora commence bien par Bereshit bara…)

B comme « beit café » : à n’importe quelle heure de la journée, vous verrez des gens attablés aux terrasses de cafés. Ca grignote, ça papote, ça rit… bref ça vit et on apprécie (mais juste, question : ça travaille quand même un peu, ou bien ?)

C comme « culte du corps » : que le soleil brille ou qu’il vente (bon certes, à Tel Aviv il ne vente pas beaucoup), tout local qui se respecte fait son footing quotidien, va à son cours de yoga, sort de la salle de sport, a fait quelques longueurs ce matin… On enfile ses chaussures de running donc, et go ! Waouh (en fait), ça fait du bien.…Mais aussi, C comme « chien » : on ne peut pas être Tel Avivi si on n’a pas (ou du moins si on n’est pas fana) de chiens. Oui, ça sonne un peu bizarre comme ça, mais c’est pourtant le cas. Vous les verrez partout : pendant le footing, au restau, en soirée électro (si, si je vous jure, je l’ai vécu). Le code local veut aussi que l’on extasie dès qu’on en croise un (même si, en vrai, il est affreux), qu’on le câline, voire même, pour la pousser un peu, qu’on le prenne dans ses bras et qu’on lui fasse des gros poutous.

D comme « date » : le jeu ambiant veut que l’on enchaîne les dates (à prononcer avec l’accent américain, à savoir un rendez-vous galant, à mi-chemin avec l’entretien d’embauche, qui pourrait, on l’espère, déboucher sur un petit bisou à la fin). Qu’elles soient en blind, ou après une soirée, nombreux sont ceux qui en font plusieurs par semaine, voire qui en ont quelques une en parallèle. C’est un peu curieux, mais on essaie (…tant bien que mal…) de s’adapter.

E comme électro : c’est dur, oui (pour moi aussi ça l’a été) mais on ne peut pas vivre Tel Aviv, la vraie, sans se faire des soirées électro. Les Israéliens en sont fous et ne jurent que par ça. On file pour une after au Hatoul donc, et on kiffe ( ?) le gros son.

H comme houmous : beaucoup d’Israéliens vous diront que c’est excellent pour la santé et que c’est leur secret de longévité. Vous aurez du mal à le croire car cette pâte de pois-chiche a généralement un effet dévastateur pour l’estomac. On en trouve à tous les goûts, et (je vous jure), on finit par aimer ça.

M comme « matkot » : sport favori des Israéliens sur la plage, qui consiste à jouer au ping-pong dans le sable, sans table (et avec des raquettes un peu plus grosses). Bref… On prend ses matkot, on s’agite sous un soleil de plomb, ça fait du bruit, ça sent la sueur…mais c’est local J

N comme la Night : réputée dans le monde entier, Tel Aviv est souvent qualifiée de la ville qui ne dort jamais. Pour l’expérimenter, une seule solution : sortez de chez vous. Ca durera jusqu’au petit matin…

P comme « politesse » : il ne vous suffira que de quelques minutes pour le constater, la politesse à la française (s’il vous plait) n’est pas l’apanage des Israéliens. Ici, pas de pirouettes, de fioritures, de est-ce-que-je-pourrais-avoir-s’il-vous-plait-sans-trop-vous-déranger ; on ne perd pas de temps en (fausses) manières mal placées et on va droit au but. Ca a le mérite d’être vrai, ça vous pousse à vous imposer…et, finalement, on se prête assez bien au jeu (et qu’ça saute).

S comme Sababa : Sababa, c’est le mot fourre-tout qui veut dire « c’est cool », « d’accord », « tout va bien », un peu tout ça à la fois. Donc si jamais, vous voulez vous la jouer je-parle-ivrit, qu’on vous pose une question (que vous ne comprenez évidemment pas), vous pouvez, 9 fois sur 10 tenter un petit Sababa en guise de réponse. Ca passe !

T comme Tel Aviv : à dire vrai, un grand nombre des éléments de la typologie que nous avons esquissée ici pourrait ne s’appliquer qu’à Tel Aviv. Mère de tous les délices et de tous les vices, mélanges de beauté et de rue mal lavées, twist permanent entre l’Orient et l’Occident, généreuse, cool, décalée, elle est un des incontournables israéliens : à voir et à vivre sans modération.

V comme « voulez-vous coucher avec moi ce soir ? » : on l’a dit, les Israéliens sont directs. Il ne faudra pas vous étonner donc, si, au bout de 10 minutes à parler avec un bellâtre aux yeux clairs dans un bar, celui-ci vous posera, cash, la question « voulez-vous coucher avec moi ce soir ? ». Il tente sa chance et il pratique, au passage, son (très élaboré) français.

W comme Walla !: si vous souhaitez ajouter un nouveau mot à votre ivrit (parce que le Sababa à force, ça lasse), alternez avec un petit Walla par-ci par-là. Sur le mode interrogatif ou exclamatif, ça veut dire « ah ouais !? » ou « c’est pas vrai !? ».

Y comme Yallah : bah, tout ça c’est bien beau, toutes ces descriptions sur Tel Aviv (et Israël un peu aussi), mais y a un moment où la meilleure manière de sentir le pays, c’est de se jeter à l’eau et d’y aller.

Vous découvrirez un pays riche en décalages, drôle, étonnant, généreux, ouvert. Ca bousculera vos petites habitudes, ça vous paraîtra bizarre, ça vous dérangera peut-être un peu au début ; mais on s’habitue à tout, vous finirez par aimer ça même, et, au final…vous donnerez tout pour rester là.

…Walla ? Sababa, Yallah !

 

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