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On dit que le diable se cache dans le détail.

Et quand il s’agit de montrer des cartes ça peut avoir des conséquences graves…. surtout au moyen-orient.
Un récent exemple dans la presse illustre parfaitement le problème.
Dans cet article de Libé on retrouve une carte qui nous est familière:

libe

 

​Elle vous rappelle quelque chose?
Vous l’avez souvent vue, comme la carte brandie par les pro-palestiniens pour montrer la volonté de conquête israélienne.
Celle ci:
cartePalestine
​Dans l’article de Kit de défense d’Israël nous avions expliqué en quoi cette carte était fausse: légende bidon, couleur recouvrant des réalités différentes, légendes fausses, etc.
Pourtant à y regarder de plus près la carte de Libé est bien différente, et pour tout dire, bien plus proche de la réalité, pourtant l’effet reste le même, et pour cause, la carte de Libé réussit a donner des infos vraies, tout en jouant sur la modification des légendes et la juxtaposition des cartes pour entraîner le lecteur vers des conclusions erronées.
Premièrement, chacune des cartes est accompagnée d’une légende illustrant bien certaines réalités.
L’auteur des cartes a volontairement mis de côté la réalité israélienne pour se focaliser uniquement sur la réalité arabe. C’est son choix, il en a parfaitement le droit. On retrouve la confirmation de ce choix dans le fait que tout le reste de la carte (Israël, Egypte, etc) est de la même couleur grise contrairement à la carte pro-palestinienne qui montre la présence israélienne en blanc, celle palestinienne arabe en vert, le reste en gris.
Et pourtant…

La première carte montre donc la présence arabe… on imagine donc en gris la présence juive… pourtant il existait des zones mixtes, comme à Jérusalem, qui avait même une majorité juive (dès le premier recensement ottoman de 1844, la présence juive y est montré comme majoritaire)
Comme la carte de Libé ne se focalise sur les arabes palestiniens, on ne peut donc pas voir cette autre réalité qui donne donc l’impression aux lecteurs qu’il n’y avait donc aucun juif sur ces zones mixtes.


La deuxième carte modifie totalement la légende. C’est un vrai problème, car le lecteur a la première carte sous les yeux. On ne parle plus de la même chose. La notion de population arabe n’existe plus… La légende est ainsi parfaitement exacte.
Elle montre bien la réalité de Gaza sous contrôle égyptien et de la Judée-Samarie sous contrôle jordanien, ce que ne fait pas la carte pro-palestinienne.
Mais, juxtaposé à côté de la première carte, on a l’impression qu’il n’y a plus de présence arabe, et cette effet entre les deux cartes est un vrai problème de méthodologie… On ne peut pas mettre des cartes l’une à côté de l’autre sans prendre en compte la manière dont elles vont être perçues. C’est une des bases de la cartographie.
Cette carte aurait du maintenir, afin d’éviter ce problème, la couleur avec la présence arabe, y compris en Israël.

La troisième carte est elle aussi parfaitement correcte à première vue… sauf si l’on préfère parler de territoires disputés que de territoires occupés. Elle montre aussi la réalité de la présence israélienne dans les territoires au travers du vert hachuré de gris.
Pour autant, on n’a malgré tout encore en tête et sous les yeux la première carte, qui donne l’impression que c’est la présence de la population arabe qui recule… et donc d’un nettoyage ethnique, ce que les chiffres de la démographie palestinienne viennent pourtant contredire.

La quatrième carte modifie encore la légende par rapport à la troisième en retirant un élément: la notion de territoire « occupé »  (ou disputé), en mettant tous les territoires en gris, et en mettant en vert les territoires palestiniens de la zone A, sous contrôle palestinien.
Cela donne un effet terrible, et faux par rapport à la troisième carte, car donne l’impression qu’entre la carte 3 et la carte 4, Israël aurait purement et simplement annexé ces zones… ce qui est faux. Pire encore, avec la première carte sous les yeux, l’effet sur la présence de population est encore plus terrible.
Entre ces ceux dernières cartes, il aurait fallu impérativement maintenir le hachuré gris-vert, tout en rajoutant les parties vertes foncées pour la Zone A mais alors l’effet des cartes montrant la réduction des territoires palestiniens auraient été moins dévastateur pour Israël.

Et surtout sur toutes les cartes, le maintien de la couleur pour établir les zones d’habitations arabes aurait du être obligatoire.
Alors que la carte pro-palestinienne est grossièrement fausse, la carte de Libé montre des éléments, qui, pris séparément, sont vrais, mais réunis ensemble donne une impression qui est totalement fausse.
Pour bien illustrer cette ambiguité, lorsque la carte de Libé m’a été montrée, la première réaction a été de dire « Ils reprennent la carte bidon pro palestinienne », ensuite en analysant les cartes l’une après l’autre, non, ces cartes de Libé montrent des choses vraies, et en reprenant du recul, on a à nouveau cette impression de la carte pro palestinienne.


L’erreur de Libé a été de choisir les infos qui l’arrangeaient sur chacune des cartes (oublier de parler de la présence juive sur la première, modifier la légende entre la première et la deuxième, puis entre la troisième et la quatrième), ce sont pourtant des erreurs cartographiques de débutant qu’aucun professeur de géographie n’aurait laissé passé.
Pour quelle raison ces « erreurs » sont présentes sur ces cartes?
On vous laisse deviner…

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