[avatar user=”Lauriane ITOUA” size=”thumbnail” align=”left”]L.I.M[/avatar]

Que dire de plus ? Existe-t-il une date de péremption à la mémoire ? Une fois les livres d’Histoire-Géographie et les chapitres sur la Seconde Guerre Mondiale refermés, nous n’avons plus envie d’entendre parler de génocide, de la Shoah, des juifs dans les camps, et de toutes ces atrocités. Peut-être est-ce pour la simple raison que jamais lorsque l’on voit les images de cheveux, de cartables, de cadavres et de chambres à gaz, nous ne nous disons : ç’aurait pu être moi, juste parce que je suis juif. D’ailleurs ça fait bizarre hein de se dire « je suis juif ».

Essayez pour voir. Qu’est ce que vous ressentez ? Si cela ne vous fait rien de plus que de vous dire, je « suis espagnol » ou je suis « protestant » alors tout va bien. Si par hasard vous vous sentez offusqué, considérez que ce n’est pas de votre faute, que c’est celle des autres, mais pas celle des juifs. Eux sont fiers figurez-vous. Comment osent-ils. Cette espèce « diabolique », « meurtrière » et « vicieuse ». Si seulement vous saviez. Peut-être ne le disent-ils pas assez ?

Peut-être ne nous vendent-ils pas assez bien leur religion, leur appartenance, leur peuple ou leur existence afin que nous sachions ce qu’ils ressentent. Si leur réussite est un vice, si leur extermination est méritée, si les préceptes de leur religion sont difficiles à suivre, si leur argent est « forcément sale », si leur générosité n’est qu’attribuée à eux-même, en fait si tout ce qu’ils font de mal est toujours beaucoup plus mal que les autres et si tout ce qu’ils font de bien est mal aussi, forcément ça donne pas envie. Alors pourquoi ? Pourquoi les juifs sont-ils si fiers de leur peuple que tant d’autres ont détesté et détestent encore ? Allez savoir.

Peut-être sont-ils fiers d’être encore là, après tout. Et tout simplement là. Et peut-être que ce qui nous fatigue, à savoir le « rabâchage » de la Shoah et de ces millions de morts qui salissent l’honneur de la France, est là pour leur rappeler que leur existence sur Terre, leur survie et même leur réussite qui dérange tant, ne tient à pas grand chose, si ce n’est la solidité d’une communauté sans frontières et bien au-delà de la simple « religion ».

En attendant, y’a des gens qui meurent dans le monde. Oui, il y a des gens qui meurent dans le monde, c’est vrai. Mais ces gens qui meurent dans le monde, ne meurent pas par la faute des juifs. Ces gens il ne tient qu’à vous de les aider, d’aider les associations humanitaires, les associations caritatives et autres organismes. Il ne suffit pas de soupirer devant la Somalie qui crève la dalle et de s’enrager devant ceux qui, vous en déplaise, pensent à ceux qui sont morts il y a 60 ans dans les camps de concentration.

Il ne tient qu’à vous de parler des causes qui vous touchent et d’entretenir la mémoire, si tel est votre devoir. Car il semble qu’il s’agisse bien d’un devoir de mémoire que de se rappeler de la mort des juifs dans les camps. Et des autres aussi : des gays, des tziganes, des noirs. Personne n’empêchent les noirs de parler, ni les gays, ni les autres. Encore faut-il avoir envie de parler d’autres que de soi et d’agir.

Conclusion :

Le juif se plaint et se plaindra éternellement de la Shoah, car il ne se « plaint » pas, il se souvient. Le juif n’est pas responsable de tout ce qui se passe dans le monde (même si on aime à le croire).

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