Il vous fait les yeux doux dans sa cage. Ah, si on ne les connaissait pas, on se laisserait presque attendrir… Non, je déconne.
 
Mais voilà, je suis trop généreux… et j’ai donc décidé d’adopter un antisémite.
 
Les antisémites ont tort de nous détester car on leur fournit une excellente raison de se lever tous les matins. Si le Juif peut très bien se passer de l’antisémite pour exister, l’antisémite, lui a beaucoup de mal à se passer du Juif. Car sans nous, comment l’antisémite trouverait-il un but à sa misérable existence? Alors pourquoi le priver de notre présence?
 
J’ai longuement hésité entre les différents antisémites.
 
1) L’antisémite « mais je suis pas antisémite, j’ai plein d’amis juifs ».
On a nous a d’abord présenté le Dieudonné, un bâtard croisé breton… d’ailleurs son père, du fait qu’il était borgne, ne faisait que tourner à droite, à droite et encore plus à l’extrême droite. Son ancien propriétaire, M. Semoun avait du s’en séparer, à contre-coeur, mais « Dieudo » comme il l’avait surnommé affectueusement, était devenu trop gourmand et commençait à le ruiner.
 
2) L’antisémite « J’aimerais les Juifs le jour où ils cesseront d’être Juifs » 
Dans la série à poil ras, j’ai pu croiser le regard du petit Soral. Il aboie beaucoup, montre les dents, mais ne mord pas très fort. Il a l’air très bête à toujours courir derrière sa queue en faisant des tours sur lui-même. A force de tourner en rond, il va finir par se rendre malade.
 
3) L’antisémite « Les années 40, c’était pas si mal au fond »
Et pourquoi pas un antisémite de race? 
Un berger allemand? Le petit Heinrich semblait très gentil, mais à force de vouloir maintenir la race totalement pure, on sent que ça a finit par dégénérer à un moment dans la lignée.
 
4) L’antisémite « Mais je suis pas antisémite, c’est juste que j’aime pas les Juifs »
J’ai failli choisir un lévrier afghan. Il me plaisait bien le grand Oussama, mais avec ce genre de barbe trop longue, il y a trop d’entretien et ça perd ses poils.
 
5) L’antisémite « J’ai les idées aussi courtes que mes cheveux »
Oh… je l’ai vu et  j’ai craqué! Le genre bouledogue français, moche mais marrant. Une vraie sale tronche. Il s’appelle Gabriac. Il est déjà tatoué en plus. Il a pas l’air commode, mais il semble avoir une certaine franchise (tant qu’à prendre un antisémite, autant choisir un qui ne se cache par derrière un antisionisme, un qui assume).
 
C’est vrai, il semble un peu agressif. Je l’emmène donc chez le veto pour le faire castrer. « Inutile de le castrer, me dit le vétérinaire, les antisémites n’ont jamais eu de testicules. »
 
J’aurais du m’en douter…

 

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