Mon dépucelage au Clara

[avatar user= »sophie.roots » size= »thumbnail » align= »left »]SOPHIE TAIEB[/avatar]

Le Clara, boîte mythique de Tel Aviv, ne laisse personne indifférent.

Il y a ceux qui adorent, et ceux qui détestent.

Par défaut, et par relent de parisianisme, j’avais tendance à détester sans jamais y avoir mis les pieds. Pendant la trêve de début août, on s’est décidés, Clara, nous voilà. Pas parce qu’une jolie fille nous a donné des bracelets sur la plage, pas parce que la rumeur disait que Will I Am allait y retourner… Non, nous sommes allés au Clara parce ce qu’au bout d’un mois passé dans les abris et dans les miklatim géants que sont les clubs, nous avons eu comme une enoooooorme envie de clubber à ciel ouvert. Après une soirée passée la veille au valium à clubber avec des israéliens dont le sport préféré semble être se faire chevaucher sur les banquettes de l’espace VIP (avec vêtements, faut il le préciser), il était temps de voir ce que donnait le clubbing de la ville blanche, avec une pointe de french touch.

Le Hamas nous avait prévenu : le lendemain à 8h, nous allions être réveillés par les roquettes. Et la meilleure façon de ne pas être réveillé par un bombardement, finalement, c’est clubber toute la nuit.

Rendez vous donc dans cette boîte extérieure, devant, comme environ 300 personnes. Alors premier conseil pour cet été : n’allez au Clara que si vous avez un moyen d’entrer (un bracelet, une réservation, un ami qui connait tout le monde -ce soir là nous avons d’ailleurs privilégié cette option). Et pour peu que vous soyez encore bien conservés, ne sortez pas sans papiers d’identité, ils sont intraitables.

Une fois notre ami au réseau bien connecté retrouvé à l’entrée, on se faufile en se tenant la main les uns les autres pour quitter le troupeau qui attend devant et entrer dans le club. Vu de loin ça ressemble à s’y méprendre à une exfiltration de manif.

Nous y voilà. Notre table, nos canapés (plus faits pour sauter dessus à pieds joints que pour s’assoir). Le public du Clara est très largement francophone, même le Dj était Marseillais ce soir là. Il y avait un côté irréel à danser comme si demain n’existait pas, avec ces immenses drapeaux israéliens qui flottent au vent, et cette jeunesse qui semble être si loin du conflit.

Le Clara, c’est comme la plage Gordon ou la syna à Kippour : il suffit d’y aller pour rencontrer quelqu’un que l’on connait. Les tables se mélangent, les mecs sont bouillants, les filles sont légères, la vodka est fraîche. Clairement pas la soirée la plus tsniout de l’année. Plus la soirée avance, plus les esprits s’échauffent. En restant bon esprit. Batailles de glaçons, galoches à la pelle… On dirait une soirée de BDE d’école de commerce où alibina a remplacé les lacs du connemara.

Et voilà, toutes ces années je me suis réservée pour ma première fois au Clara, en attendant « le bon » (moment, partenaire de teuf….). Vous savez quoi ? Ca valait le coup d’attendre. Cette boîte est très sympa l’été mais pleine comme un œuf. Il faut donc y aller dans de bonnes conditions (table réservée, amis fêtards, une bonne soif). Elle est à éviter si vous voulez « aller boire un verre » en sortant du resto, sans avoir réglé au préalable vos modalités d’entrée. C’est une boîte de bande. On y va à plein, on se prend une table, on monte sur les canapés, et…. Bonne soirée !

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