Le Guide de Survie en milieu Casher

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Après avoir vidé une bouteille de vodka acheté au Tiv-Taam pendant Shabbat, vous recevez ce dimanche un appel de la famille :

« Vendredi soir, tu es invité à manger.
– Chez vous?
– Non, on va tous chez le rabbin… et tu n’as pas le choix! »
 
 
Panique! Juif, je sais ce que c’est… mais je sais pas ce que ça fait!
Détendez-vous, et refermez tous les livres que l’on vous a offert pour la bar/bat mitsvah, et que vous n’avez jamais ouvert. Vous êtes entre de bonnes mains, laissez-nous vous présenter:
 
Le Guide de Survie en milieu casher ! (oui, on vous entend applaudir d’ici). Format de poche ou en mode rouleau manuscrit de la mer morte, voici notre recette miracle à tous vos soucis:
 

 
Les contacts humains
Quelques règles de base avant tout. Evitez les contacts entre personnes de sexes opposés, à moins que vous y soyez explicitement invités (les Français gardent parfois la tradition de se faire la bise malgré tout). Vous ne serrerez à priori donc pas la main des femmes, si vous êtes un homme… et inversement. Ne paraissez pas choqués, vous devez rester naturels.
 

L’office à la synagogue
Priez… priez…. pour que l’on ne vous demande pas de monter faire la lecture de la Torah. Pour le reste, mettez vous à côté de quelqu’un et assurez vous d’avoir pris le même Sidour (le livre de prière) que lui, et faites comme si vous connaissiez la chanson. Votre voisin vous servira surtout à vous repérer dans les pages du Sidour.
 

 
La cuisine
Si vous n’êtes pas totalement sur de la cashrout, ne proposez JAMAIS votre aide en cuisine. Il faudra à ce moment jouer la carte de la franchise, ça passera bien mieux. « Je préfère rien toucher car je ne connais pas bien la casherout et je voudrais éviter de faire n’importe quoi » sera bien mieux accepté qu’une aide qui se finirait par une vaisselle qui ne sera plus casher.
 

 
La bénédiction
Si l’on vous demande de faire le kiddush (on ne sait jamais), n’ayez pas peur de décliner… et si vous savez lire l’hébreu, même avec de la difficulté, essayez donc, votre effort sera apprécié. Pour les autres bénédictions, vous pouvez faire la technique du murmure: commencez à voix haute par « Baroukh Ata Adoshem Eloheinou » puis baissez un peu la voix en poursuivant « Melekh haolam asher kiddeshanou » et encore plus faiblement « bemitsvotav vetsivanou » et le reste quasi inaudible… même pour vous. Ca vous sera utile surtout pour le Netilat Yadayim (quand on se lave les mains après le kiddush).
Je résume: on fait le kiddush sur le vin, puis on va se laver les mains, en remplissant la sorte de pichet, suivez les autres et observez comment ils font. Là, vous devrez faire silence jusqu’à la bénédiction des hallot. Vous avez tout suivi? On continue…
 

La Paracha
A la fin du repas, il vous sera sans doute demandé de faire un petit commentaire sur la Paracha de la semaine. Pour le coup, il va falloir vous préparer un peu. Internet est ton ami, vérifie donc quelle est la Paracha et tu trouveras très souvent un commentaire qui y est associé. Pas la peine d’en faire des tonnes, il suffit de dire deux ou trois phrases de réflexions générales sur l’étude de la semaine et ça passera très bien.
 

 
Le Birkat Hamazon
Tout vrai repas juif se doit de finir avec le Birkat Hamazon, la bénédiction en fin de repas. Il ne s’agit pas de trois phrases que l’on balance pendant la digestion. Il s’agit d’un texte de quelques pages à lire, avec des variantes selon les fêtes. Assurez-vous que le Birkat que l’on vous remet correspond à votre rite (ashkénaze ou sepharade). Vous pourrez même pousser le vice en demandant à votre hôte: « Excusez-moi, c’est bien un birkat ashkénaze (ou sepharade)? »… Vous passerez à coup sûr pour un(e) saint(e)…
 
 


Nous vous sentons tout de suite plus détendus. Certes, vous n’êtes pas devenu un(e) religieux(se), mais au moins vous pourrez presque paraître pour une personne attachée à quelques belles traditions, et vu d’où vous partiez, ce n’était pas gagné.
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