Article traduit et adapté de In Israeli City of Haifa, a Liberal Arab Culture Blossoms – publié dans le New-York Times, le 3 janvier 2016
Au Elika, un bar bien connu dans le quartier Hadar de Haïfa, un trentenaire tout en roulant une cigarette, sirote un café avec son père, un acteur bien connu en Israël.
Pendant ce temps là, le barman verse des grandes bières à deux femmes.
Enfin, non loin de là, une femme de 22 ans, dont le crâne est en partie rasé et tatoué, est assise seule, travaillant sur son ordinateur portable
Rien de très surprenant, ce microcosme est assez représentatif de la jeunesse de Haïfa, finalement pas si éloignée de Tel Aviv.
Sauf que…ici ce sont des arabes … des arabes évoluant en plein milieu laïc, féministe et gay-friendly.
Ils ont leurs propres soirées, leurs propres clubs, leurs propres lieux. Ils dansent, ils boivent…tout cela en arabe.
Si cette population affirme haut et fort l’expression de leurs racines palestiniennes, et de facto l’identité qu’ils partagent avec leurs frères de Jérusalem-Est, de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Toutefois, leur vie publique laïque à Haïfa est en totale opposition avec le conservatisme de bon nombre de communautés arabes d’Israël, où le sexe avant le mariage est un sujet tabou, et où les hommes et les femmes ne « datent » pas. Chez les arabes israéliens généralement on se marie à un âge relativement jeune, et les unions sont souvent des mariages arrangés.
Ce relatif libéralisme made in Haïfa s’explique en partie par la tradition cosmopolite de la ville.
Il est facile pour les jeunes, et les personnes seules de sortir dans cette ville, qui est bâtie sur une colline abrupte.
Ici la configuration de la ville fait qu’en général les juifs vivent sur les hauteurs, et les arabes vers la mer.
Ville ouvrière, universitaire, Haïfa compte 30 000 arabes israéliens, environ 10% de sa population. Ils sont musulmans ou chrétiens , et son plus riches et mieux éduqués généralement que les arabes d’ailleurs en Israël.
Signe progressiste aussi, la société gay arabe a explosé, depuis que certains bars et cafés se sont investis dans le premier festival du film gay palestinien.
Cette mini-révolution arabe libérale a commencé avec l’ouverture de Fattoush, un restaurant palestinienn, en 1998. Le restaurant, lieu d’échanges et de manifestations culturelles a suscité à plusieurs reprises des scandales au sein de la societé arabe car on y voyait des hommes et ldes femmes ouvertement boire de l’alcool.
Autre signe de cette ouverture progressiste, de plus en plus de commerces et de bars appartenant à des arabes ouvrent dans le quartier du Fattoush, où l’on peut voire sur les devantures des panneaux de bienvenue en arabe, anglais et parfois en hébreu.
Sauvegardez la route au bar Elika, Samer Asakleh traînait avec un collègue.Une chanson folklorique arabe à propos de fumer de la marijuana joué par les enceintes, et des affiches cloué au mur a annoncé un concert mettant en vedette un groupe de ska arabe, Toot Ard.
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