Le Sud d’Israël est très grand par rapport à la taille du pays, mais c’est parce qu’il y a beaucoup de désert(s), alors ça compte moins en termes de ressources mais plus en nombre de chameaux. Disons que tout compte fait, 12,000 Km2 sur la superficie totale d’Israël c’est beaucoup et puis dans cette partie, tout est reconnu par la communauté internationale, ce qui est assez exceptionnel. D’ailleurs les habitants du Sud d’Israël se sentent un peu discriminés à cause de ça, mais il ne faut pas perdre espoir: ce n’est certainement qu’une question de temps avant que quelqu’un, quelque part, se rende compte qu’ils ont oublié de boycotter le Négev et décide de faire une campagne internationale pour qu’Israël rende le désert aux chameaux qui attendent depuis toujours d’y construire leur Etat.
Dans le Sud d’Israël vous trouverez des paysages incroyablement beaux, à l’histoire incroyablement ancienne et passionnante. Prenons par exemple Qumran: c’est un site archéologique en surplomb de la rive ouest de la mer Morte, sur la terre historique du royaume de Judée — ah tiens, Qumran se trouve en fait dans une partie d’Israël qui n’est pas reconnue par la communauté internationale… voilà qu’on se sent de nouveau à la maison.
Qumran est constitué de vestiges de bâtiments occupés (ben oui, forcément) approximativement entre les années -100 et +70, de 11 grottes dans lesquelles on a retrouvé, entre 1947 et 1956, les plus anciens manuscrits hébraïques actuellement répertoriés, connus sous le nom de « manuscrits de la mer Morte ». L’établissement est construit sur les ruines d’un fortin israélite de l’âge du Fer, mais à part ça, pourquoi on s’entête autant à dire que les Juifs sont présents en Israël depuis toujours? Ça ne fait que quelques milliers d’années, en fin de comptes.
A part Qumran, dans les alentours de la Mer Morte vous trouverez aussi Ein Gedi, une oasis et une ancienne ville à la limite du désert de Judée; il est fait plusieurs fois référence à cette oasis dans la Bible: c’est en effet là que se cacha le roi David lorsqu’il était poursuivi par Saül. Ein Gedi est aussi mentionné dans le livre d’Ezéchiel (47:10), dans le Cantique des Cantiques (1:14) et dans le livre des Chroniques (20:2(. Si vous êtes allés vérifier les références, c’est nul.
Sinon vous ne pouvez pas manquer Massada, un site constitué de plusieurs palais et de fortifications antiques perchés sur un socle de granite, situé au sommet d’une montagne isolée sur la pente Est du désert de Judée. Patrimoine mondial de l’UNESCO, Massada est imprégnée d’histoire (et de souffrance) du Peuple Juif, car c’est cette forteresse qui tomba la dernière, en l’année 73, dans les mains des Romains. Ne souhaitant pas subir le sort des prisonniers de guerre des Romains, les Juifs de Massada choisirent le suicide collectif plutôt que de se rendre: la religion juive interdisant catégoriquement le suicide mais autorisant le meurtre dans des conditions très strictes, les habitants de Massada s’entretuèrent : chaque père dut supprimer sa famille puis un tirage au sort désigna les hommes qui devraient exécuter les survivants.
Aujourd’hui, Massada est non seulement l’un des sites archéologiques les plus beaux d’Israël, mais aussi le théâtre de nombreuses cérémonies de Tsahal: le serment que prêtent les soldats de l’armée israélienne est en effet « Massada ne tombera pas une nouvelle fois ».
Massada est aussi le lieu avec la plus haute concentration de crises cardiaques dans le pays, car tout le monde essaie, au moins une fois dans sa vie, d’escalader la montagne pour voir l’aube depuis l’ancienne forteresse. Si vous ne l’avez pas encore fait, allez-y: survivre une telle expérience n’a pas de prix, et puis si les Romains l’ont fait, les Gaulois ne peuvent pas refuser.