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Après avoir fait quelques trajets entre Jérusalem, Netanya, Tel-Aviv et Ashkelon pendant 5 mois, j’ai testé pour vous les transports en communs en Israël. Un peu cascadeur sur les bords je n’ai reculé devant aucun danger pour vous restituer cette expérience.

274 birkat hagomel (nda : prière après un voyage périlleux ou après avoir échappé à une catastrophe) plus tard voici mon analyse.



Le train

Moyen de transport relativement pratique et rapide entre 2 villes. Vous avez le wifi à bord, gratuit, et des prises pour vos appareils électriques. Même si ce n’est pas un TGV en ce qui concerne la vitesse, on peut dire que niveau équipements, les RER datent du début du siècle. Je compare les trains israéliens à des RER car, à peu de choses près, ils parcourent les mêmes distances et ont – presque – la même gueule. Le train ne présente pas vraiment un côté aventurier, il est relativement conventionnel.



Le Shirout

Le shirout est un taxi collectif, économique et rapide, beaucoup d’israéliens l’utilisent.
Le shirout Tel-Aviv -> Jérusalem mettra forcément moins de temps que n’importe qui pour effectuer ce trajet, même si vous avez une Ferrari. Ne soyez pas vexé avec votre super bolide, c’est son métier !

Vous montez dedans à la gare centrale de Tel-Aviv et vous pouvez descendre où vous le souhaitez à Jérusalem, le shirout vous arrête, comme un taxi, n’importe où.

Le shirout c’est 10 places, dont 11 « place du mort ». Tu montes dedans, tu choisis une place et tu te laisses conduire. Facile non ? Oui, sauf que si tu choisis les places de devant, tu vas entendre 9 fois « Sliha » avec une main tendue pleine d’argent. Oui, les gens ne paient pas en montant mais pendant le trajet… Tu dois donc passer l’argent au chauffeur qui te rend la monnaie. L’argent fait ainsi des aller/retours jusqu’à ce que tout le monde aie payé.

Le chauffeur du shirout, est capable de compter l’argent, rendre la monnaie, identifier qui n’a pas payé, téléphoner à son pote, discuter avec les personnes à côté de lui et regarder la route. Disons que pour ce qui est de la route, il est plutôt du genre fataliste!

Lancé à 130km/h, il économise soigneusement son clignotant et sait que plus de fois il fera l’aller-retour entre les deux villes, plus il empochera d’argent. Sa motivation est donc le nombre d’aller-retour. Les bagages derrière lui, euhhh … Les passagers pardon n’ont qu’à réciter 20 fois tfilat Haderer.

Ils conduisent comme s’ils étaient à 20km de chez eux, 5 minutes avant l’entrée de Shabbat.

Note Oleh Hadash : Il est à noter que le pluriel du mot “shirout” n’est pas comme on pourrait le croire “Shiroutim”. En effet ce dernier désigne les toilettes. Ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez aux toilettes en ayant demandé où se trouvait les Shiroutim. Le pluriel à utiliser est shirout moniot (monit = taxi, moniot = taxis). 

– Hahahahaha tu as demandé les chiottes au lieu de demander les shirout !!!!

– Meuh non, pas du tout … ET PUIS MERDE C’ETAIT LOGIQUE DANS MA TETE !!!

– Et t’es allé jusqu’où en toilettes ??? 

– ….. 


Le bus

Le plus utilisé. Il y a des bus partout, il y a 50 compagnies qui se partagent le marché

– 50 ????

– Non c’est une image !

– … euh… C’est pas un nombre ?

– ah tu vas pas commencer !!

Prendre le bus en Israël c’est aimer tomber à chaque démarrage et à chaque freinage. Les conducteurs de bus sont équipés certainement de chaussures en plombs couplées à un réflexe myotatique puissant au niveau du genou droit. La moyenne en ville tourne autour des 70km/h et les notions du code de la route qui leur ont été enseigné doivent dater du temps des diligences. Dites-vous que les conducteurs de bus conduisent comme s’ils étaient à 30km de chez eux, 5 minutes avant l’entrée de Shabbat. Le problème avec ça c’est qu’ils conduisent en ville… Ils respectent les feux et les passages piétons. Pour le reste, s’ils loupent votre arrêt, disons que ce n’est pas grave, il vous dira qu’il s’arrête au prochain.

Le chauffeur de bus c’est aussi celui qui fait son marché quand il passe sur Agripas (Shouk de Jérusalem). Il est capable de s’arrêter à tous les stands en restant dans sa cabine et en interpellant les commerçants. Un gâteau, 2 halots, quelques borrécas en passant et le trajet continu. Il a perdu 3 minutes à faire ses courses, il faut maintenant rattraper le temps perdu, accrochez-vous………trop tard !


 

Le taxi

Le taxi est un peu comme à Paris, confortable, rapide, avec de la musique et tout. La différence c’est qu’ici, avec ta gueule de touriste, et ton accent « arnaque-moi je t’en supplie » dès que tu donnes une adresse le chauffeur est capable de te donner le prix de la course sans réfléchir. Généralement se sera approximativement 3 fois plus cher. Dans ce cas, il faut poliment lui demander de mettre le compteur car tu fais confiance à la technologie, TOI!

Il est lui aussi capable de téléphoner à son pote, de chanter la dernière chanson sur Galgalatz, et de te taper la discute, tout ça, en même temps.

Le chauffeur de taxi c’est aussi le mec qui va te siffler ou te klaxonner dans la rue. Non, pas parce que tu as un joli petit cul, mais juste pour savoir si tu veux monter.

Même si tu paies ta course, il n’hésitera pas à s’arrêter discuter avec un ami laissant passer 2-3 feux rouges pour terminer sa conversation. C’est incroyable le nombre d’amis que les chauffeurs de taxis rencontrent au feu. Le chauffeur de taxi est presque du level du chauffeur de bus. Il suit les bus de près et s’amuse à les doubler à chaque arrêt. A tout moment tu te dis « Si le bus pile d’un coup, on est mort ». Avec ce que je vous ai raconté plus haut, vous savez que les bus freinent très fort.


 
Voici donc ma vision des transports en Israël. J’ai donc pu établir un classement des transports en commun israéliens sur une échelle de « 1 » à « Quand voudrai-je mourir ». Ils obtiennent tous plus que la moyenne.

  1. Je souhaite mourir rapidement avec coups, blessures et fractures ouvertes : Prenez le bus
  2. Je souhaite mourir rapidement dans un carambolage violent mais pas tout seul : prenez le shirout
  3. Je ne sais pas trop si je souhaite mourir : prenez le taxi
  4. Pas envie de mourir aujourd’hui : prenez le train

Sachant que dans ce classement vous avez les règles suivantes :

Si vous sortez vivant de 4 vous prendrez un jour 1, 2 ou 3.
Si vous sortez vivant de 3 et qu’il y a des embouteillages vous prendrez 1 ou 2.
Si vous sortez vivant de 1 ou 2 vous ne prendrez plus jamais 3 ou 4.

Pour vous aider, une image.

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