[avatar user= »sophie.roots » size= »thumbnail » align= »left » link= »https://rootsisrael.com/auteur/sophie-t/ » target= »_blank »]SOPHIE TAÏEB[/avatar]
Le crédo de ces associations ? le Scalp. Le bon vieux scalp façon Brad Pitt dans le film Inglourious Basterds. Le producteur du film, Harvey Weinsten, a d’ailleurs récemment exhorté les juifs, dans un discours donné au centre Elie Wiezel, d’aller « botter le cul » des nazis. Dont acte. Toujours dans la légalité, jamais dans la violence, ces associations, avec humour et détermination, font tomber le masque des ces nouveaux ennemis.
Nous vous avions déjà parlé des Inglourious Basterds, dans une interview qu’ils nous avaient accordée récemment. Nous avons eu le privilège, suite à leur scalp récent, de rentrer en contact avec la Brigade Juive. Et ils ont accepté de répondre à nos questions :
Notre communauté a connu depuis les années 2000 une montée en puissance de l’antisémitisme ne provenant plus exclusivement d’une extrême droite nostalgique. L’émergence d’internet et des réseaux sociaux, des médias dits alternatifs ainsi que de certaines chaines étrangères ont favorisé la propagation d’une haine antijuive avançant bien souvent sous couvert d’antisionisme. Les juifs de France ont connu le meurtre de 9 des leurs en quelques années sans compter les viols de sépulture, les agressions physiques ou les dégradations d’écoles et synagogues et enfin les tentatives de pogrom l’été dernier. Notre groupe comprend des personnes ayant toutes des responsabilités familiales, professionnelles et sociales. Nous nous connaissons depuis plusieurs années et avons bien souvent milité au sein des mêmes organisations. Notre volonté d’agir a été catalysée par deux constats :
– la progression quasi exponentielle de la libre parole antisémite.
– l’absence de réponse concrète ou tout du moins coercitive de la part de nos instances communautaires et des forces de police qui sont bien souvent dépassées car peu ou mal informées :
Quel est votre but?
Nous n’avons pas la vocation de super héros ou de justiciers. Nous ne pouvons tolérer que nos frères juifs se fassent insulter ou agresser parce qu’ils portent une kippa. Nous n’acceptons pas de voir nos coreligionnaires « déjudaiser » leur nom sur les réseaux sociaux par peur d’être stigmatisés. Il n’est pas concevable que de petits nervis fassent régner la peur au sein de notre communauté bien cachés derrière leur écran d’ordinateur en propageant des paroles de haine et des appels au meurtre. L’antisémitisme ne deviendra jamais une opinion. Cela restera un délit.
Notre but est d’envoyer un signal fort à celui ou celle qui tiendra des propos violents à l’égard des juifs ou d’Israël tout en sachant que nous ne nous limitons pas au virtuel.
Nous ne cherchons pas à régler définitivement le problème de l’antisémitisme. Nous voulons que la peur change de camp, que le cracheur de haine connaisse la peur et la solitude qu’il mérite. Nos ennemis doivent comprendre que leurs propos répréhensibles pourront avoir des conséquences sur leur vie de tous les jours.
Qui est selon vous l’ennemi principal parmi tous nos ennemis?
Comme évoqué, l’antisémitisme est devenu avec les années protéiforme. Il existe toujours cette frange d’extrême droite traditionnellement antisémite qui a depuis été ralliée par une extrême gauche dite « antisioniste » qui collabore étroitement avec les hors la loi du BDS dont beaucoup de membres sont connus pour leurs propos antisémites et révisionnistes.
Quelle est votre plus belle réussite ?
Nombreuses sont nos cibles qui ont clôturées leur page personnelle sur les réseaux sociaux et ont définitivement mis fin à leurs activités. Surtout que la mise en lumière des propos de certains ont eu des répercussions dans le quotidien. Nous l’assumons pleinement même si nous regrettons toujours que l’on nous oblige à cela.
Nous ne sommes pas dans une quête d’égo et nous ne nous réjouissons pas de ce type de conséquences même si nos nuits n’en sont clairement pas contrariées.
Nous avons aussi identifié des réseaux dangereux notamment pro daesh que nous avons transmis aux autorités compétentes.
Notre cellule travaille sur plusieurs dossiers en parallèle sur lesquels il ne nous est pas possible de communiquer. Nous nous réjouissons d’avoir pu fédérer d’autres cellules agissant comme nous le faisons. Cette émulation décuple notre force de frappe et il nous semble important d’apporter un remerciement tout particulier aux Inglourious Basterds avec lesquels nous collaborons ponctuellement.
Nous pouvons également vous dire que nous ne serons pas étrangers à certains gros dossiers qui sortiront d’ici peu dans les tribunaux…
Quelles sont vos limites ? (Dans le sens quels sont les cas que vous n’attaquez pas )
Nous ne négligeons aucune voie tout en respectant les lois de la république. Nous ne nous limitons pas à des actions « virtuelles » derrière un écran. Nous nous adaptons et ne revendiquons que très rarement nos actions, parfois même sous des noms différents.
Concernant les scalps, nous ciblons et les lançons uniquement si nous sommes sur de toucher la bonne personne. Nous ne ciblons pas les membres de la famille, nous ne menaçons pas.
Chaque dossier revêt une importance particulière dont l’étude et l’analyse peut parfois prendre plusieurs mois. Beaucoup d’internautes se cachent derrière un pseudo ce qui ne nous facilite pas la tache mais nous arrivons toujours à identifier l’auteur de propos antisémites.
Nous exploitons les travers narcissiques des réseaux sociaux afin de mieux annihiler nos ennemis. Nous compilons leurs déclarations, nous nous renseignons sur leur quotidien (adresse, famille,activités sportives et autres) puis nous scalpons.
Nous créons un dossier destiné à faire connaitre au plus grand nombre les propos délictueux tenus par ce père qui vient chercher ses enfants à l’école, cet employé apparemment discret, ce voisin anonyme ou cet abonné lambda de salle de sport.
Comment peut-on vous aider?
Nous avons plusieurs réseaux d’informateurs et des sympathisants qui nous aide dans nos dossiers. Notre anonymat a été notre meilleur arme jusqu’à présent donc nous donnons peu d’accès aux informateurs extérieurs.