[avatar user= »Hillel » size= »thumbnail » align= »left » link= »https://rootsisrael.com/auteur/hillel/ » target= »_blank »]HILLEL PORTUGAIS[/avatar]

Il est bien connu que nous pouvons trouver tous les produits du monde en Terre Promise. C’est pourquoi nous avons tous un ami, qui fait de nombreux aller-retours avec une valise toujours en surpoids. Avouons-nous, que nous autres français, sommes ceux s’intégrant le mieux en Israël et nous ne voulons surtout pas reproduire notre mode de vie ailleurs.
Nous préférons de loin, nous mêler à la population locale et apprendre leur culture à propos de laquelle nous ne formulons aucun a priori ou stéréotype.

Ainsi donc, cet ami qui fait énormément de Paris-Tel Aviv par le vol de Transavia du lundi matin, nommons le Jordan, ne revient jamais avec un peu de chocolat Nestlé Noir Pâtissier, celui emballé dans le papier kraft. Vous savez celui qui fait que votre fondant au chocolat est à tomber par terre, celui où les gens te disent de bon cœur qu’il est excellent et non pas qu’ils l’adorent sous la contrainte d’un couteau que tu tends vulgairement sous leur gorge. Ce chocolat qui même en carreaux dépasse toutes les marques de chocolat israélien et qui ne nous coûte pas 20 shekels pour 100 grammes. Mais bien entendu comme tout bon israélien nous affirmons à qui veut bien l’entendre que le chocolat Elite fourré aux faux smarties chimiques est le meilleur du monde.

Puis après tout, nous sommes tellement bien intégrés dans la société israélienne qu’au bout de deux mois nous maîtrisons l’ivrit oralement, et en six mois nous sommes tout juste bilingues même à l’écrit. Et en tout bon bilingue que nous sommes, nous  lisons exclusivement tout nos romans favoris qu’en hébreu.
Dan Brown a d’ailleurs bien plus de charme en hébreu et ses histoires sont bien plus compréhensibles dans la langue biblique. Jordan ne nous amènera jamais 5 ou 6 bouquins jusqu’à son prochain retour. Au minimum de quoi tenir quelques shabbatot, sur la plage, débordante de monde de Gordon.
Nous vous dirons même que depuis que nous maîtrisons la langue hébraïque,  l’Assommoir de Zola est bien plus agréable à lire dans cette langue nouvellement acquise (pour une fois que nous ne dormons pas en ouvrant la première page). Mais qu’est ce que je vous raconte ?! Nous lisons également énormément de littérature israélienne, Amos Oz n’a plus aucun secret pour nous, et tous ses livres se trouvent facilement sur nos tables de chevet importées de France… Une seconde, je vous vois plutôt mal, mes lunettes sont pleines de sable.

En parlant de lunettes, qui aujourd’hui ne préfère pas payer toutes ses paires au lieu de les avoir gratuitement ? Ca nous met tellement mal à l’aise de profiter encore du système français et de ses mutuelles. Entre la crise et les attentats, il ne faudrait surtout pas qu’en plus, nous autres expatriés allions voir notre opticien francophone de Netanya qui nous donnera une ordonnance en français, monnayant quelques marchandises quelconques. Cette même ordonnance que nous envoyons à notre ophtalmo de Paris qui lui même s’occupe d’en faire une valable en France.
Et notre fameux ami, Jordan, qui est par la même occasion notre cousin (ne portant pas de lunettes correctives mais ayant une très bonne mutuelle), n’irait jamais voir son meilleur ami qui est opticien à Paris afin de faire passer sa mutuelle avec une ordonnance pas trop règlo. Tout ça pour deux ou trois paires de lunette valant une petite somme, mais comme je ne cesse de vous le répéter, nous ne sommes pas comme ça ! Il est tellement « moche » de magouiller à ce point et d’y impliquer le monde entier que ça nous répugne presque …

Sans compter tous ces petits plaisirs qui ne nous font pas rêver la nuit comme les bonbons Haribo, la Boutargue venant de chez Koskaz, les Pim’s chocolat blanc à la cerise, les gâteaux orientaux de chez Charles Traiteur, la Soupline qui n’est pas mélangé à de l’eau, la véritable eau de fleur d’oranger. Ou encore de la farine de type 45, des chewing-gum Freedent, du beurre n’ayant pas un goût d’huile et ayant une jolie couleur jaune, des Phillip Morris 100’s ou ces croissants au beurre sans cannelle et ne sortant pas d’une usine. Voyez comme la liste est courte ! 

Nous pouvons réellement dire que nous sommes un modèle d’intégration réussi, nous agissons, parlons et comportons comme de parfait israéliens. De toute façon tonton Maurice nous a toujours expliqué qu’on trouve de tout en Terre Promise, sans que je vois chez lui un seul produit typique du pays…

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