Alors.

Il est difficile de trouver les mots pour raconter ce qui vient de se passer ici. Ca a commencé par des rumeurs persistantes, de sources qui ont fini par concorder. Déjà, nous ne regardons plus le match et sommes scotchés à nos téléphones. Nous ne parlons plus, nous attendons, avant de propager une nouvelle que nous espérons fausse, suspendus aux sites israéliens (et à google translate).

C’est fait. C’est dit. C’est officiel. Les enfants sont morts.

J’ai envie de hurler mais aucun son ne sort. J’ai envie de pleurer mais je n’y arrive pas. Et là on voit deux types de gens. Ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas, toujours absorbés par le match, contents.

Par réflexe, direction le kikar rabin. Il faut y être, raconter, partager. Les coups de fil de France arrivent. « Tu crois que ça va être la guerre ? ». « Tu veux rentrer ? ».

Je ne ressens rien. Je suis submergée. Je balbutie et commence à reprendre pied avec la réalité avec la mort de la batterie de mon téléphone. Pendant qu’il charge, je charge.

Retour au kikar rabin. On chante. On pleure. On allume des bougies, beaucoup de bougies.

Comment expliquer au reste du monde que ces enfants, ce sont nos enfants, à nous tous. Comment expliquer que la réaction d’Israël ne sera jamais disproportionnée par rapport à la douleur de savoir trois de ses enfants froidement exécutés. Innocents, humiliés; terrifiés puis résignés… rien ne leur aura été épargné.

Ce soir j’ai vu des religieux, des mini jupes, des civils, des militaires. Nous sommes unis, et c’est unis que nous ferons face.

Et maintenant ?

Maintenant on se recueille. Les rassemblements publics sont là pour nous apaiser.

Mais demain…. demain est un autre jour.

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