Voilà deux semaines que je descendais de cet avion. Dehors il fait bon, dans la rue la symphonie des klaxons a commencée, ca sent le fallafel et la poussière d’immeubles en construction ; il y a ces vélos et trottinettes à moteur qui vous foncent dessus et… il y a les chats ! Pas de doute je suis bien en Israël.
En bas de chez moi toujours le même, j’ai nommé : « Serial Killer » ; je ne saurai l’expliquer tout à fait mais il a cet air de mauvais garçons, toujours aux aguets, prêt à se tirer tout en te regardant droit dans les yeux pour tenter de t’intimider. Mais rien n’y fait coco, j’en ai vu d’autres dans ton genre alors « même pas peur ! ».
A Tel Aviv ou dans n’importe quelle ville d’Israël, la communauté féline s’est parfaitement installée dans la cité urbaine. De tous les balcons on peut voir une boule qui dort sur le haut d’un toit, sur chaque poubelle, il y a un ou deux tigrés qui ont élu domicilié-garde-manger ; et comme dans toute société, il y a souvent conflit d’intérêt ce qui veut dire : bagarre à poils tendus dans les coins de rues et hurlements strident parfois même terrifiants…
Cela dit ne vous méprenez pas, ces « charmantes » moustaches aux yeux pénétrants ne ressemblent en aucun cas à une espèce de tyran de la rue où les passants évitent leurs rencontres. Au contraire ! Il semblerait que la mentalité juive à l’égard des animaux ait bien changée depuis quelques années. Le service vétérinaire de la ville estime à près de 5000 personnes nourrissant les chats de la rue chaque jour. A défaut d’une « idéale » cohabitation entre tous les habitants de terre Sainte, l’homme et le chat vivent en parfaite harmonie. C’est vous dire :
Hier, alors que je m’émerveillai – une fois de plus – devant une famille fraichement agrandie de quatre chatons, une femme et sa mère s’arrêtent et devinez ? Elles s’émerveillent « gaga ». Puis elles disparaissent et reviennent avec un sac de croquettes. La jeune femme sert abondamment la famille Chatonne et se tourne vers moi en me demandant : « Vous vivez par ici ? » Je réponds que oui avec un sourire qui veut dire « oui, j’ai effectivement le plaisir d’être leur voisine ». La femme me rend mon sourire et me tend le reste du paquet de croquette… Aucune explication n’était nécessaire, le flambeau est passé.
Bon je n’ai pas l’intention de réciter l’éloge du Ô sacré félin, descendant du Dieu égyptien, ni de vous faire part d’une obsession qui aurait conduit Edgar Poe à mutiler le Chat dans ses récits. Mais de vous faire part de mon admiration quant à l’amour des israéliens pour les animaux. Alors oui depuis peu la jeunesse israélienne est bio, écolo, végétarienne, organique, vitaminesque, sportive, en bonne santé et aussi verte que les arbres immortels d’Eretz. Ils protègent la nature, revendiquent une alimentation saine et pure, ce qui veut dire : on ne tue pas les animaux pour se nourrir. A Tel Aviv, on multiplie les sit’in et manifestations pour la protection des poulets mais des vaches aussi ! Quoi qu’il en soit, manger bio en Israël c’est beaucoup plus « frais » que de manger bio à Paris, où tu passes pour un bobo…
Enfin bref revenons à nos moutons, nos chats pardon ! Et puis non, place aux favoris des tel aviviens, les chouchous que l’on tient en laisse à pied, en roller, en vélo ; sur le vélo, sur la trottinette, dans le sac enfin bref il est bon à promener par tous les moyens, c’est le chien ! Bien moins coté que le chat il est ici le prince de la ville. Tellement apprécié que tous les vendredis matin, un refuge local amène ses chiots orphelins pour se faire adorer des passants chabbatiques et, parfois même adopter pour seulement quelques shekels. Il est même possible d’en garder un pour une semaine histoire de voir s’il y a le feeling.
Et voilà que chaque vendredi, devant le Gan Meir rue King George, les israéliens se transforment en câlineurs professionnels.
Alors que vous soyez chiens ou chat, ne résistez pas à la tendresse si peu coûteuse que peuvent vous offrir ces boules de poil inoffensives. Soyez aimant et généreux, Israël nous le rend si bien…
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