On a dansé, on danse et on dansera…
Malheureusement, tout le monde connaît aujourd’hui le festival Nova.
Un festival qui prône la paix et l’amour de la musique terminé tragiquement le 7 octobre 2023 dans un bain de sang et de violences perpétrées par les terroristes du Hamas de Gaza.
Savez-vous que le plus grand festival d’Israël, ’’le Midburn’’, devait avoir lieu quelques semaines après le 7 octobre 2023, au même endroit ? Beaucoup de ’’Burners’’ étaient d’ailleurs à Nova. Une des organisatrices du Midburn y a été tuée.
Midburn : bien plus qu’un simple festival de musique
Le Midburn… Encore un festival de musique ’’trans’’, allez-vous dire, encore une furie collective de drogues et de sexe… Non, pas vraiment… enfin pas seulement.
Créé en 2012 sur une plage de Tel Aviv, sur le modèle du Burning Man du Nevada, le Midburn israélien arrivait en top 3 sur la liste des plus grands rassemblements de ’’Burners’’ du monde après l’AfrikaBurn, qui se déroule en Afrique du Sud. Midburn est la contraction du terme hébreu ‘‘midbar’’, signifiant ‘‘désert’’, et de l’anglais ‘‘burn’’, car il disparaît aussi vite qu’il est né, sans laisser de trace.
C’est l’expérience communautaire la plus incroyable que l’on peut vivre en Israël. Le Midburn te transforme. C’est comme si tout devenait possible. Changer la société, changer notre façon de vivre et de nous comporter.
Une ville éphémère au cœur du désert
Vivre en communauté, les Israéliens connaissent bien le principe, et en plus ils aiment ça, le kibboutz, l’armée. C’est comme ça que le pays a été construit. Imaginez une ville éphémère qui se construit en plein cœur du désert du Negev par une bande d’utopistes hyper organisés avec chacun un rôle crucial au sein de cette grande communauté. La ville est ronde avec des rues qui se rejoignent toutes au centre. Des espaces qui simulent les cafés, coiffeurs, cirque, bibliothèque, restaurants, bars, clubs, ateliers et conférences et une foule d’autres expériences.
Une philosophie basée sur le don et le partage
Le Midburn n’est pas un festival classique. Il n’y a pas de spectateur. La production des contenus est prévue et amenée par les participants eux-mêmes. Toute l’idéologie du festival repose sur la participation, la contribution et l’échange.
Tout est basé sur le don et l’échange. C’est une culture. Pendant 5 jours, on vit sans argent, mais pas comme au Club Med. Une fois le billet d’entrée payé, il n’y a sur place plus aucune transaction financière. On partage tout ce que l’on a amené avec soi : eau, nourriture, générateurs, carburant.
L’impact positif sur les participants
Qu’est-ce qui explique un tel engouement pour le Midburn chez les Israéliens, de 7 à 77 ans ? Parce que oui, il y a des enfants et des grands-parents qui participent.
Au Midburn, il n’y a plus de tension, ni d’agenda politique. Ces quelques jours passés ensemble permettent de révéler la meilleure version de la société israélienne. Le nectar. Vivre ensemble dans la générosité et le don tout en respectant l’environnement.
Une menace pour le pouvoir en place ?
Alors ? Le Midburn va-t-il revenir dans le désert israélien ?
C’est la grande question. ‘‘Can we dance again’’ après le 7 octobre. Il faudra attendre la fin de la guerre pour le savoir. Que tous les otages et les soldats reviennent à la maison. Que le peuple israélien sèche ses larmes… et que sa résilience et sa force profonde lui permettent de renaître encore de ses cendres.