Plaidoyer pour les chrétiens d’Israël

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Contexte historique et régional. 

A la fin du XIXe siècle, de nombreux chrétiens furent parmi les précurseurs du nationalisme arabe. Ils furent influencés par ce qui se passait dans les pays européens avec lesquels ils maintenaient des relations assez étroites à l’époque tardive de l’empire ottoman.

Après la Première Guerre Mondiale et la dislocation du califat turc, les chrétiens arabophones devinrent ressortissants d’Etats qui devaient accéder à l’indépendance après la Seconde Guerre Mondiale.

La plupart des chrétiens grecs (plus de 1 300 000 personnes) fut déplacée hors des frontières turques, en échange de près de 350 000 musulmans vivant en Europe, au début des années 1920, mais la situation restait très différente pour les arabophones.

En effet, ceux-ci, outre une langue commune, résidaient dans des régions sous mandat français ou britannique et bénéficiaient ainsi d’une protection efficace de la part des puissances mandataires. La France se reposera largement sur la communauté chrétienne et pour elle, dessinera les frontières du Liban actuel, dont la constitution garantit une place prépondérante pour cette minorité très importante du Proche-Orient.

A la même période, l’Etat d’Israël naissait.

Ainsi, militants de la première heure de l’indépendance arabe vis-à-vis de l’empire ottoman et instigateurs d’un panarabisme fondé sur la langue, les chrétiens cherchaient une place dans un monde dans lequel ils avaient toujours vécu depuis 2000 ans.

Si l’on ajoute à cela la vieille haine antijuive de l’Eglise et le contexte de décolonisation, les chrétiens du Liban, de Syrie et de Palestine ne pouvaient absolument pas considérer la création d’Israël comme une bonne nouvelle.

D’ailleurs, ces mêmes chrétiens gardaient en mémoire les vagues de pogroms qui les avaient frappés beaucoup plus durement que les juifs sous le joug turc. Ils connaissaient depuis l’échec des croisades le prix à payer pour qu’une présence chrétienne perdure en terre d’islam: c’est-à-dire la soumission.

Aussi, davantage que le citoyen lambda, le Chrétien savait que son existence dépendait de son niveau de symbiose au sein d’une société majoritairement musulmane.

Ce n’est que lorsque la guerre civile éclata au Liban, que la situation changea un peu, puisque les Phalangistes appelèrent Tsahal à la rescousse. Mais bon, c’était la guerre civile, et l’establishment chrétien libanais accepta finalement la tutelle de la Syrie et de l’Iran; c’est encore le cas aujourd’hui.

De leur côté, les chrétiens palestiniens, sensibles aux thèses communistes, devinrent dès le début des années 1970 très actifs dans la lutte contre Israël et beaucoup d’entre eux participèrent au terrorisme de l’OLP.

 

Le revirement palestinien.

Cependant, à partir de 1991, après la disparition de l’URSS, le matérialisme athée n’eut plus aucune raison d’être toléré au sein de la société palestinienne. La perte de son allié le plus solide obligea Arafat à revoir sa stratégie: en renonçant officiellement au terrorisme et en reconnaissant l’existence d’Israël, le Raïs obtint un début de souveraineté sur les territoires palestiniens.

C’est au cours de ces mêmes années que l’islamisme prit son essor moderne, et là il n’était question ni de libération, ni de droits de l’Homme, mais bien de la guerre sainte contre les infidèles (les juifs et les chrétiens) et les mauvais musulmans, à savoir, tout musulman ouvert à une quelconque influence occidentale.

La Palestine ne fit pas exception, et comment aurait-il pu en être autrement quand on sait que le Fatah d’Arafat, très largement prédominant au sein de l’AP, a été fondé par les Frères Musulmans, comme le Hamas et plus tard le Djihad Islamique?

Bon, je vois l’expression de ton agacement; si tu voulais lire un livre d’Histoire, tu pouvais, notamment, ouvrir ton Quatro de Gallimard «Islam», qui rassemble les œuvres majeures de Bernard Lewis, le plus grand spécialiste mondial de l’histoire islamique; pas besoin de lire du RS sur RI.

Alors, puisque tu sais que je sais que tu sais, je voudrais maintenant ouvrir des pistes de réflexion avec toi, mon cher lecteur (quoi, vous êtes plusieurs?).

 

Aujourd’hui.

D’abord, regardons ensemble ce que pensent de plus en plus de chrétiens israéliens de nos jours : 

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Ils nous apprennent que si nous les considérons comme faisant partie des arabes israéliens, leur langue maternelle ne définit plus leur appartenance nationale.

Dans cette vidéo, nous voyons, notamment, un père qui a servi dans l’armée, soutenant la décision de sa fille de rejoindre les rangs de Tsahal et à quel point cela le heurte d’être appelé «palestinien».

Dans cette autre vidéo,

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«l’israeliut» de ces jeunes filles chrétiennes à la veille de leur engagement dans l’armée devrait faire pâlir de honte certains juifs religieux qui profitent du pays sans rien lui donner; avant Israël, ils priaient bien dans les yéshivot, et ils protégeaient qui et quoi alors?

Pourrais-tu penser à un meilleur vice-ambassadeur d’Israël que George Deek, dans un pays tel que la Norvège profondément anti-sioniste? Regarde ici son discours :

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(il parle en anglais) à Oslo le 10 août dernier, et s’il-te-plaît, expliques-moi, si tu le peux, pourquoi il ne faudrait pas 50 ou 100 autres ambassadeurs comme lui.

 

Enfin, du côté palestinien stricto sensu, le contexte social est similaire à celui du Proche et Moyen-Orient, c’est-à-dire, que tout est marqué par le sceau de la religion.

Il est alors plus facile de comprendre pourquoi tant de musulmans palestiniens se convertissent au christianisme lorsqu’ils se rendent compte que l’obscurantisme religieux islamique est à l’origine du triste sort de leur peuple depuis 1948.

Mosab Hassan Yousef, fils de l’un des leaders et fondateurs du Hamas, ancien agent du Shabak, en est une illustration; l’ex-membre du Fatah Walid Shoebat aussi.

 

Mais, c’est en regardant cette vidéo, si tu ne la connais pas encore, que tu saisiras à quel point, outre le devoir moral de tolérance, outre la nécessité historique d’Israël de demeurer à jamais un Etat démocratique, il existe une obligation de soutenir, d’accueillir et de protéger les chrétiens palestiniens qui prennent autant de risques que Christy Anastas.

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Le courage de cette jeune fille brillante est fondé sur un savoir et une capacité d’analyse rare. Mais la rareté ne doit en aucun cas nous pousser à voir en cela une exception qui confirmerait une règle tacite, au contraire, il faut la prendre comme une démonstration de préciosité.

Ce qui est précieux doit être conservé, chéri (c’est mon côté Gollum) et si possible à faire fructifier. C’est très possible, et cela dépend avant tout de l’attitude des Israéliens Juifs – ce qui ne devrait poser aucun problème particulier -, puisque les islamistes ne semblent pas vouloir laisser les chrétiens en paix.

Avant de terminer ce papier, je voudrais juste répondre par avance à une pensée qui pourrait traverser l’esprit de certains; il est clair que l’Occident se moque royalement du sort des chrétiens d’Orient, car il n’existe pas de conscience politique chrétienne. Ce n’est donc pas pour s’attirer les faveurs d’un quelconque Etat étranger qu’Israël devrait se soucier davantage de ses frères et sœurs chrétiens d’Orient, mais bien dans l’intérêt de l’ensemble de la société israélienne.

 

Allez, neshikot ve h’ibukim le Christy.

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