« Si je t’oublie Tel Aviv… »

Quoi ? Pardon ? Euh… Erreur de transcription non ? Ce n’est pas Jérusalem normalement ?

Et bien cher lecteur Roots, c’est une véritable révolution qui s’opère en ce moment. Pendant tant d’années, les olim des quatre coins du monde s’étaient tournés vers la ville de la paix pour aller vivre.

Ah Jérusalem… Quand on veut la vraie expérience israélienne, comment pouvoir même imaginer aller ailleurs ? Il est évident que ce n’est pas en suant au kibboutz que tu retrouveras la « connexion » avec la foi ancestrale qui t’habite.

Mais ça, c’était avant. Pour les jeunes immigrants d’aujourd’hui, le choix, en descendant de l’avion à Ben Gourion, est évident : leur regard se tourne vers l’Ouest, et non plus vers l’Est. 

Mais que s’est-il exactement passé ? Pourquoi délaisse-t-on Jérusalem pour Tel Aviv? Et bien la Team a décidé d’analyser pour toi les raisons de ce changement, pour le moins inattendu !

– Bon d’abord, il s’agit là d’un phénomène qui touche principalement nos amis anglo-saxons, mais cette tendance concerne de plus en plus les juifs français. La première raison ? Et bien c’est simple : les jobs sont à Tel Aviv. On connaît tous une personne qui, après de longues études de droit, a réussi à passer le Barreau, pour finir dans un Boeing d’El Al avec un aller simple pour la Terre Promise, et au final, un emploi dans les options binaires, ou le forex, ou le casino en ligne !

– En parlant de jeunes étudiants… Et bien Tel Aviv présente aussi un atout que n’a pas pour l’instant la capitale de notre beau pays : des études dans une autre langue que l’hébreu ! À 10 min en voiture ou en sherout de Tel Aviv, se trouve l’IDC Herzlyah, qui propose des licences et des masters en anglais, ce qui, il faut dire, est un véritable avantage, parce que pour la plupart d’entre nous, il est difficile de passer de la kita alef, à la maîtrise d’un hébreu académique !

– Aussi, comme on vous en parlait hier, le troisième produit national d’Israël, après le Houmous et les créatures de rêve, sont les Start-Up ! Et si il y a un endroit en Israël où cela pullule, c’est Tel Aviv. Les jeunes gens, israéliens de naissance ou non pour le coup, sont donc beaucoup plus attirés par la capitale de la plaine côtière, que par l’air des pins et de la montagne de Jérusalem.

Bon peut-être d’accord… Mais Jérusalem, c’est La Destination incontournable pour ceux qui ont la foi non ?

Et bien c’est là, que le sujet devient épineux haverim

Figurez-vous que même pour les pratiquants, Jérusalem est de moins en moins la première destination à la sortie de l’aéroport.

 

Pourquoi ? Et bien d’abord, la population, qui s’est progressivement appauvrie, et les ultra-orthodoxes qui avec leur emprise sur le rythme de vie de la ville, ont fini par repousser non seulement les laïques, mais aussi les pratiquants.

 

A Jérusalem, il faut rentrer dans un moule. C’est bien là qu’est le problème. Pour la jeunesse, souvent internationale, rentrer dans un moule n’est pas une option. A Tel Aviv, on peut tout simplement être, alors que dans la ville de la paix, on se doit d’être membre d’un groupe. (Haredim, Dati-Leumi…), et c’est notre appartenance à cette communauté qui nous définit.

En fait haverim, derrière ce changement de destination se cache plusieurs problèmes, qui sont au cœur du conflit qui divise la société israélienne aujourd’hui. D’un côté Jérusalem, avec ses codes, son rigorisme, et d’autre part Tel Aviv, ville ouverte, où être gay, bobo, et séculaire n’a jamais empêché personne de se sentir juif.

 

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