Si les assassins, juifs, de l’adolescent palestinien brûlé vif l’année dernière avaient été les derniers coupables de crimes perpétrés contre des palestiniens, j’aurais été le premier à dire Dayénou.
Lorsque comme tout le monde, j’ai appris la mort de ce bébé palestinien, brûlé vif lui aussi dans son logement, j’avoue ne pas avoir avoir tout de suite pensé que cet acte odieux pouvait être encore l’oeuvre de juifs.
J’avoue sans honte avoir même pensé à la possibilité que ce crime ait pu être perpétré par des palestiniens eux-mêmes.
Oulala…J’entends déjà certains lecteurs lançant devant leur écran, un bon nombre de noms d’oiseaux et autres élucucubrations à mon égard.
A ceux la, je leur répondrai juste que dans l’affaire Al Dura, l’Etat d’Israël avait aussi endossé la responsabilité de ce drame avant de revenir, bien des années plus tard, sur l’innocence des troupes de Tsahal.
J’ai pensé aussi à ces pauvres enfants palestiniens jouant sur la plage pendant l’opération “Tsouk Etan” avant de trouver la mort, dont Tsahal reconnaissait la paternité de ce drame, avant encore d’innocenter plus tard ses troupes.
Et puis, on a tous vu des mères palestiniennes, fières que leurs enfants soient morts en “shahid” (martyr), alors que d’autres mères, israéliennes, soient elles, fières que leurs enfants soient morts pour défendre l’Etat d’Israël et ses habitants, sans distinction religieuse aucune.
Le plus comique dans tout ça si l’acte n’était pas aussi dramatique, étant la vague de juifs scandant “#NotInMyName” que l’on a vu fleurir ici et là sur les réseaux sociaux.
Marrant aussi, lorsqu’on sait que la première campagne “Not In My Name” a été orchestrée par l’Iran dont Fabius nous a dit le plus grand bien.
Ce même pays qui maintenant pourrait devenir une destination de vacances pour les ressortissants français.
En psychologie, on appelle ça le “Syndrome de Stockholm”. Nom bien trouvé lorsqu’on connait la politique suédoise à l’égard d’Israël. Ces juifs bien pensants qui nous expliquent à longueur de journée que nous sommes tous égaux, arrivent à juger la mort d un palestinien perpétré par un juif plus “grave” que la mort d’un juif, perpétré par un juif lui-même ou un palestinien, alors que si nous sommes tous égaux face à la vie, nous sommes tous égaux face à la mort.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après la tentative de ce religieux qui tua Shira Banki et blessa cinq autres personnes lors de la Gay Pride de Jerusalem.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après la mort de Lee Zitouni, tuée par deux juifs.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après la mort de la petite Rose, assassinée par ses proches, juifs, il y a quelques années.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après la mort d Ytzhrak Rabin, à l’époque Premier Ministre d’Israël, assassiné par Ygal Amir, lui aussi juif.
Et puis tant qu’on est dans la hiérarchie de l’absurde : J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après les crimes sexuels perpétrés par Moshé Katsav, alors Président de l’Etat d’Israël.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après que des rabbins aient placé une webcam dans des WC féminins ou dans un mikvé, ou pour obstruction à la justice.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après que Mordehai Vanunu ait été jugé pour trahison de secret d’état.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après que Gilbert Chikli ait escroqué plusieurs multinationales françaises
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my Name” après qu’un israélien ait réussi a pirater et fait circuler le nouvel album de Madonna avant sa sortie officielle.
J’ai entendu les condamnations mais pas de “Not in my name” après qu’Ulcan ait été désigné comme le responsable de la mort d’un journaliste pro-palestinien (Et oui, il y en a) Implicitement donc, même la mort du père d’un journaliste pro-palestinien n’est pas aussi grave que la mort d’un palestinien pour ces mêmes juifs bien pensants.
Aujourd’hui, après la mort de ce bébé palestinien que je condamne sans aucune réserve, je suis triste mais je n’ai pas honte d’être juif.
J’en suis même fier, aujourd’hui plus qu’hier.
Fier du gouvernement israélien qui n’a pas attendu pour condamner ce drame.
Fier des forces de police et militaires qui mettent tout en oeuvre pour que soit recherché puis jugé l’auteur de ce drame qu’il soit israélien ou palestinien.
Fier de toutes ces mamans juives qui n’ont pas distribué de gâteaux et bonbons pour célébrer ce drame, et pourtant c’était veille de Shabbath et dieu sait que les tables étaient pleines a craquer.
Fier de mon peuple qui manifeste pour montrer sa désapprobation.
Fier qu’aucun drapeau n’ait était brûlé.
Fier qu’une grande majorité de mon peuple condamne ce drame.
Même les “Oui, mais”, car même un “Oui, mais”, c est toujours mieux qu’un “Non”. Et si dans mon peuple, je sais qu’il existe des brebis galeuses, cela prouve que le peuple juif n’est pas supérieur aux autres comme certains voudraient le faire croire, mais que nous sommes juste des individus comme les autres. En attendant, tout être à le droit à la présomption d’innocence, jusqu’à preuve du contraire. Enfin dans un Etat de Droit…
Am Israel hai
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