Bonjour mes chers lecteurs et élèves. Jusqu’à présent, les cours d’oulpan étaient plutôt calmes et je vous félicite pour votre attitude de fayots bons élèves bien sages. Mais je sens bien que ça bouillonne un peu au fond de vous et que, sous vos airs disciplinés, vous crevez d’envie de connaître des choses un peu moins roses et un peu plus trash. Des insultes, par exemple. Des trucs à sortir à un taxi qui vous a arnaqué, à un mec qui vous a traitée comme une moins que rien (alors que vous êtes une princesse, je le sais bien) et que sais-je encore. Alors je vous ai concocté un petit cours spécial, pas trop vulgaire mais qui envoie quand même du lourd. Yeux sensibles s’abstenir, habitants de Bisounoursland, vous êtes dispensés de cours.  


  1. Tassé li tova

En général, cette expression veut dire littéralement Fais-moi une faveur. Normalement, ça va bien avec « Passe-moi le sel » ou « Ferme la porte ». Mais là, ça veut plutôt dire « Fous-moi la paix » simplement. Quelqu’un vous parle trop et vous saoûle ? On vous ment ? On vous spolie ? Balancez ça et la personne fermera son clapet rapidement.

Exemple :

–       Et là je lui ai dit que … et que … mais en fait j’aurais dû… parce que …

–       Tu m’épuises là, tassé li tova


  1. Ben kélèv

Littéralement, ça veut dire « Fils de chien ». Et là, ça veut également dire « Fils de chien ». Rien à voir avec le prénom Benjamin, je vous le précise au cas où.
C’est facile, rapide et efficace. N’hésitez pas à lancer ça à un sale mec qui vous a mal regardé(e). C’est assez méchant mais ça reste encore assez poli.

Exemple :

C’est pas à toi que je parle, ben kélèv !


  1. Ben zona

Quand le « Fils de chien » n’est plus assez fort pour exprimer votre haine et votre mépris, vous pouvez passer au niveau supérieur (je vous l’autorise) avec « Ben zona » que l’on traduira en langage châtié par « Fils de pute ». Ça peut vous sembler un peu brut de décoffrage mais beaucoup de jeunes gens israéliens se traitent de « ben zona » à tout bout de champ, un peu de manière affective. Donc n’hésitez pas à vous en servir quand quelqu’un le mérite.

Exemple :

Non mais va mourir, ben zona !

Note : attention à ne pas confondre avec Benzéma, le pauvre Karim n’a rien à voir dans cette histoire. Et sa mère non plus.


  1. Nimass li

Littéralement, « Je suis fatigué(e) ». Vous pouvez surtout l’employer pour dire « J’en ai marre ». Ce n’est pas malpoli, c’est juste pour dire que vous en avez ras-le bol. On vous embête, on vous demande de faire mille trucs, on vous fait travailler jusqu’à pas d’heure ? Un petit nimass li et on se sent déjà mieux.

Exemple :

–       Et ton boulot alors, ça se passe comment ?

–       Laisse tomber, ma boss me presse comme un citron, nimass li !


  1. Lè’h timkor kéra’h

Une petite bien sympathique et qui vous plaira autant qu’à moi, enfin j’espère. Cette expression veut littéralement dire « Va vendre de la glace » et, par extension, « Va te faire voir ».
Forcément, on n’a pas énormément de neige en Israël alors pour trouver de la glace, faut aller loin. Alors quand quelqu’un vous agace au plus haut point, envoyez-le promener en lui suggérant d’aller vendre de la glace. Ça passe tout seul !

Exemple : Tu sais quoi ? Lè’h timkor kéra’h, j’en peux plus de toi !


  1. Rèd li mé hagav

Cette expression veut dire littéralement « descends de mon dos » (on appréciera l’image) et, dans le cadre d’une petite (ou grosse) (c’est pas la taille qui compte) dispute, « Laisse-moi tranquille ». Un peu comme « Parle à ma main ». Oui oui, mes références datent, je sais. Mais c’est ça en substance.

Exemple :

–       Hé t’es super belle Mami, vient on va boire un verre !

–       Rèd li mé hagav, imbécile !

(Il était moche, vous avez bien fait de le rembarrer, cette espèce de ars)


  1. Zé lo baya sheli

Littéralement, « C’est pas mon problème » et, en un peu plus vulgaire, « j’en ai rien à carrer ».
S’utilise pour bien signifier à l’autre que ses problèmes, vous vous en tamponnez bien comme il faut. C’est vrai quoi, vous faites pas dans l’humanitaire ! Ecouter et rassurer, ça va bien deux secondes mais vous êtes pas psy non plus. Soyez ferme de temps à autre, ça ne fait pas de mal.

Exemple :

–       J’ai plus une tune et je dois acheter un cadeau pour le mariage de Jordan et Déborah, je sais pas quoi faire… En plus j’ai toujours pas fait mes courses de la semaine.

–       Zé lo baya sheli !


  1. Lébalbèl èt hamoa’h

Littéralement, cette expression signifie « Grignoter le cerveau ». C’est mignon, non ? Je suis sûre que ça vous fait penser à de l’Emmental Cœur de Meule Lerdaamer. Mais en vrai, ça veut plutôt dire « Casser les pieds (ou les bonbons, c’est selon) ». S’utilise dans à peu près n’importe quelle situation, c’est ça qui est pratique avec les insultes.

Exemple :

Non mais ça va bien, là ! T’as pas fini de me lébalbèl èt hamoa’h ?

Ah, au fait, si vous voulez dire les bonbons vulgairement (oui, oui, les c*uilles, ne m’obligez pas à écrire de gros mots), employez Betsim (littéralement, les œufs). C’était un petit bonus parce que je sais que ça vous fait plaisir. Avouez…


  1. Dafouk ba roche

« Tordu dans ta (sa) tête ». Les gens malsains et bizarres ça existe, les mecs complètement marteau et tarés aussi. Si vous rencontre un individu qui ferait mieux de vivre dans un institut spécialisé et de porter une camisole de force au lieu d’une paire de Crocs, n’hésitez pas à lui dire qu’il  » n’a pas la lumière à tous les étages » à l’aide de cette simple expression. Et n’oubliez pas de courir vite après.

Exemple :

–       Et alors, c’était bien ta soirée avec le mec de l’autre fois ?

–       Tu rigoles, je me suis barrée au bout de dix minutes, le mec était complètement dafouk ba roche, c’était flippant !


     10. Ein lé’ha zaïne

Mesdemoiselles, on finit en beauté avec une expression consacrée spécialement aux individus de sexe masculin signifiant en langage gentil « Tu n’as pas de phallus ». C’est vexant, très vexant. Et puis en plus, vous savez bien qu’il en a un mais là, vous avez envie de bien lui faire mal alors vous pouvez avoir recours à cette pique, pas très élégante, certes, mais bien méchante.

Exemple :

–       Je comprends pas comment j’ai pu sortir avec une fille comme toi !

–       Tu peux parler ! Ein lé’ha zaïne, espèce de pauvre mec !

Note : vous avez sans doute reconnu le mot zaïne qui n’est pas seulement la huitième lettre de l’alphabet mais qui désigne également (et vulgairement) l’organe emblématique de ces messieurs. Avec ça et les betsim, maintenant tout le monde est incollable en anatomie masculine, j’espère !


Voilà ! C’est tout pour ce mois-ci. Promis, la prochaine fois je serai un peu plus calme. En attendant, faites bon usage de ces quelques expressions qui, je l’espère vous soulageront dans les circonstances les plus explosives de vos vies ! Et comme d’habitude, si vous en connaissez d’autres dans le même style, vos contributions dans les commentaires sont toujours les bienvenues.

 

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