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Action/réaction.

Quand un colonel israélien décide de faire repeindre les portes de sa base, le Soudan demande une session extraordinaire du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et quand une unité s’entraîne, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des enfants palestiniens, blonds comme les blés, qui pleurent en demandant en ukrainien le secours de la communauté internationale.


J’exagère, mais si peu.

Depuis la fin de l’opération Tsok Eitan, l’été dernier, nous assistons à une flambée de violence, mais, puisqu’il n’y a pas d’opération menée par l’armée, les indignés médiatiques ne se pressent pas pour expliquer cette facette cachée de la «résistance» palestinienne. Faisons-le à leur place.

Rouler sur un nourrisson dans sa poussette, ne peut être que l’œuvre d’un damné de la vie.
Poignarder une jeune femme qui attendait son bus, le symbole tragique du désespoir d’un peuple privé de terre depuis presque 70 ans.
Quant à l’attaque, mardi dernier, à la hache et au pistolet, dans une synagogue en prière: de quoi peut-il s’agir, si ce n’est de prouver que la religion empêche les juifs de vivre pacifiquement avec leurs voisins palestiniens?

Bon, et pour le reste, nos distingués indignés sélectifs sont catégoriques: ” Faudrait pas non plus que les sionistes exagèrent et se mettent à chouiner sur chacun de leur mort, et surtout pas d’amalgaaaamme avec l’islaaaaammmm!!!! Hum…

J’exagère? A peine.

Une partie des médias internationaux a présenté les attentats d’une façon qui ne surprend plus personne; et pourtant, compter comme victime un terroriste, dans ce qui «pourrait être un accident ou un acte terroriste», je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me file des nausées .

Là encore, je la pousse, mais comment ne pas souligner par le cynisme la stupidité des experts (parfois Secrétaire d’Etat) , qui répètent comme un mantra, qu’Israël doit répondre de manière proportionnée? Comment ne pas leur dire que, selon leur logique il faudrait alors armer de haches des soldats en civil, afin qu’ils tuent dans les mosquées au gré du hasard. Ou mieux, en voiture banalisée, écraser des bébés et autres piétons; ça pourrait être acceptable si, bien sûr, il était établi par un magistrat du parquet de Bobigny, accompagné d’un envoyé suédois pour le compte de l’Union Européenne, que les «accidents» étaient en fait des actes de terreur.

Dans ce contexte, et puisque l’on connaît parfaitement la lecture scandaleusement biaisée de cette opinion internationale, maîtresse et concubine de dirigeants démagogues, il me semble évident que l’on s’achemine vers un Etat palestinien reconnu légalement. Cela sera imposé à Israël. Le pire des scénarios serait que cette reconnaissance s’accompagne d’une résolution sur les frontières.

C’est pour cela que je suis convaincu que la meilleure réponse que le gouvernement pourrait apporter à cette vague d’attentats serait une reconnaissance d’un Etat palestinien, avec des frontières à établir lors de négociations avec un gouvernement palestinien si, et seulement si, une période de paix absolue suit cette reconnaissance unilatérale.
C’est exactement la situation prévue depuis Oslo, et donc celle que l’on subit aujourd’hui. C’est bien cela l’idée: faire en sorte que les Palestiniens ne puissent croire que le terrorisme leur permettra d’obtenir quoi que ce soit, leur montrer qu’ils ne nous auront ni par la peur, ni par la ruse.
Certainement, une reconnaissance unilatérale, si elle est suivie par une recrudescence des violences palestiniennes, aura pour conséquence de transformer la zone sous contrôle exclusif de l’AP, en enclave, presque comme Gaza, puisque la Jordanie adoptera une position plus souple (mais pas trop) que celle de l’Egypte sur sa frontière.

En prenant tout le monde de court, Israël mettrait Abbas face à un choix clair: ou bien il devient un vrai partenaire pour la paix, ou bien il entre en lutte sur deux fronts et finira exécuté par un peloton de ses frères du Hamas.

A droite, on dira qu’offrir un cadeau à ses ennemis est déjà une défaite pour Israël, une récompense pour les criminels.
Ce raisonnement ne tient pas; il donne trop d’importance à l’opinion de ces mêmes ennemis et condamne Israël à toujours avoir une longueur de retard sur le plan stratégique, à moins de devenir un Etat immoral. De plus, il serait peut être temps que la droite religieuse se rende un peu compte que sa logique est très similaire à celle des ennemis d’Israël.

Du côté de la gauche, on reprochera à ce cadeau d’être empoisonné. Mais c’est bien reconnaître que jamais les Palestiniens ne renonceront à la violence. Or, prétendre lutter contre le racisme tout en acceptant des comportements dans une catégorie de la population que l’on condamnerait dans toute autre, c’est prendre les autres pour des bûches ou en être une soi-même.

Les Palestiniens n’ont pas hérité d’un Etat qui n’a jamais existé, à moins de les considérer comme les descendants des Croisés. En démontrant qu’ils sont un peuple capable d’être pacifique, ils mériteront un Etat viable. C’est cela la justice; personne ne pouvait s’attendre à ce que les Israéliens remercient leurs ennemis de n’avoir pas remporté leur guerre d’extermination.

En renonçant à la violence, les territoires sous contrôle palestinien abriteront un peuple qui aura choisi la vie, la sienne, au lieu de cet asile de fous suicidaires: un peuple en qui l’on pourra faire confiance.

Non, je n’exagère plus; il est sain de s’opposer aux discours déshonorant tant la démocratie israélienne que la morale juive, mais il est prioritaire de ne plus se voiler la face, car nous n’aurons de partenaires que le jour où les Palestiniens cesseront de nous percevoir comme un peuple à exterminer par tout moyen.

Au final, la soit-disant «résistance» palestinienne aurait pu en être une si elle n’avait pas commencé des décennies avant la création de l’Etat d’Israël.

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