D’un côté, il y a les soldats qui finissent l’armée et qui rêvent d’évasion. De l’autre, avec ses 8.5 jours de vacances cumulés par an, il y a l’Israélien actif qui réfléchit longuement à sa destination de détente, vu que ce sera la seule cette année. Si l’Israélien a toujours une « doda mi New York » (la seule tante qui a eu le bon sens de s’installer à New York), il n’en reste pas moins ouvert sur le monde. Tour d’horizon non exhaustif des destinations préférées des israéliens.
1 – Thaïlande
Après l’armée, l’Israélien fuit le pays pour une durée indéterminée. Souvent, il se retrouve au Paradis de l’alcool pas cher et des lady boys. Et pour cause, la deuxième langue parlée à Koh Samui est l’hébreu. D’ailleurs, si il séjourne à l’hôtel Hollywood de Patong, l’Israélien se fendra d’un karaoké façon Ars. À Koh Pagan, pendant la Full Moon, la plus grande beach party du monde, il peut se faire peindre les couleurs du drapeau israélien sur le bras et lancer des « Manish ? » alentour sans crainte.
2 – Paris
À force d’être envahi par les tsarfatim à longueur d’été – et d’année -, l’Israélien a envie de visiter le vrai Paris (c’est-à-dire la version originale du triangle d’or Gordon-Frishman-Ben Yehuda). C’est aussi l’occasion rêvée d’employer les expressions qu’il a appris ces dernières années : « Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? », « Comment ça va, motek ? », « Oui, oui, c’est 100 shekels ». Vu les prix exorbitants du Tel Aviv-Paris, il utilisera ses miles El Al, lesquels ne le mèneront pas plus loin que Hadera.
3- Eilat
Quel bonheur d’avoir un ilot ensoleillé toute l’année ! À quelques heures en voiture de Tel Aviv (quatre si on ne respecte ni le code de la route, ni sa survie), on peut bronzer, nager avec les dauphins pour 150 shekels l’heure, boire des cocktails au Three Monkeys en écoutant des reprises plus que douteuses de « I Got A Feeling » de The Black Eyed Peas. L’Israélien peut surtout décrocher de la folie telavivi le temps d’un week-end, à moindre frais. Et ça, ça n’a pas de prix.
4- Berlin
On peut dire que l’Israélien n’est pas rancunier. C’est la Yérida la plus surprenante des années 2000, mais les israéliens migrent en masse vers Berlin, capitale européenne branchée s’il en est. Est-ce parce que le Milki est bien moins cher en Allemagne qu’en Israël ? Toujours est-il que l’Israélien qui veut voir du pays se retrouve à Berlin. Là bas, il peut retrouver un air d’Eretz à moindre coût. Et placer les expressions en yiddish que sa grand-mère lui a apprise.
5 – Un zimmer dans le Golan
Ahhh, le romantisme israélien, tout un poème ! Pour quelques centaines de shekels, l’Israélien offrira à sa douce la plus belle des demandes en mariage dans un des nombreux zimmerim qui surplombent le Golan. Au programme : vue sur le monde, jacuzzi, pétales de rose parsemés sur le sol, mini-bouteille de Balkan et une bague. Un ilot de tranquillité et d’amour dans les montagnes. Cas échéant, le zimmer reste une excellente solution pour un week-end de beuverie entre copines.
6 – N’importe quel kibbutz
C’est l’âme d’Israël, les kibbutzim. On y vit, on y grandit, on y travaille, on y partage et on le quitte. Mais quel mazal pour l’Israélien que de pouvoir y retourner aux frais de la princesse (papa et maman, donc) pour un week-end, une semaine, une vie (non, je déconne, faut pas charrier). En tant qu’invité, il se doit de participer aux activités communes mais heureusement que Maman est là « te fatigue pas, mon fils, c’est le week-end, tu travailles déjà trop à Tel Aviv ». Oui, l’Happy Hour est un job à plein temps.
7- Chypre
À seulement 50 minutes de Tel Aviv, la Chypre offre un dépaysement total. L’Israélien pourra se délecter de la nourriture locale : les feuilles de vigne, l’haloumi, la coriandre ou les keftas. Comme au Souk Levinsky, soit. Mais la vue est autrement plus chouette. Il pourra aussi, en toute légalité, épouser sa petite amie russe et revenir en Terre Promise faire une fête teintée de sonorités plus orientales. Telles qu’Omer Adam.
8 – Inde
Encore un endroit que les sortants du service militaire affectionnent. Que ce soit par quête spirituelle, judéité complexe ou recherche d’une soupape de décompression, l’Inde est devenue une destination phare de l’Israélien. Le prix ridiculement bas des drogues y est surement aussi pour quelque chose. En Inde, le Chabad et Lev Yehudi se disputent la population israélienne qui se déplace chaque année en masse. Tout comme en Thaïlande, les panneaux sont écrits en hébreu, humus et shakshuka se retrouvent sur les menus des restaurants. De quoi se sentir comme à la maison.
9 – Mont Hermon
Dès que la neige apparaît en Terre Promise (entre le 2 février à 8h45 et le 7 février à 15h00), le tout Israël se précipite au Mont Hermon pour skier. Ni une, ni deux, l’Israélien prend sa voiture pour se confronter à des heures et des heures d’embouteillage, puis à des prix d’hôtels de l’ordre du PIB d’un pays en voie de développement et enfin à la bousculade sur les pistes. Avec ses 14 pistes et sa proximité avec la Syrie (200 mètres), mieux vaut ne pas être trop regardant. Mais c’est toujours plus pratique que de passer le week-end à l’Alpe d’Huez, je vous l’accorde.
10 – Playa Del Carmen
La petite sœur de Cancun n’en finit pas de séduire l’Israélien qui sort de l’armée. Il n’y reste certainement pas pour peaufiner son espagnol mais pour les infinies possibilités d’activité. Le Mexique et sa plongée, sa pêche au gros, sa planche à voile… Et ses bikinis, ses concours de tee-shirts mouillés, ses shots de tequila. Je continue ?
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