« Est-ce que t’y étais pour les vacanceuuuh, depuis Taglit on a changé d’adresseuuuuh, on s’est emballés on pense, jamais en avance devant le Kotel de nos promesses. »

Bon ok les rimes sont pourries, mais c’est comme ça chaque année lorsque ça commence à sentir bon l’été. David et Jonathan viennent occuper mon cerveau chaque jour un peu plus, jusqu’à tourner en obsession estivale. Je vois déjà ta tête ahurie sur le point de me demander « pourquoi ? ».
Comment ça pourquoi? Mais parce que Taglit quoi ! C’est Taglit le responsable de tout ça !

Je t’explique la scène :

Alors voilà, boite ouverte, photos étalées sur le lit, mouchoirs et miroirs qui se succèdent, tout ça sur des notes mi-pleureuses mi-hysterico-nostalgiques de « mais nan », « comment j’étais bien gaulée y a 3 ans!!! », « oh mon premier amour » ou encore « mon premier fil rouge gratuit au Mur payé 20 shekels », , « ahhhhhhhh le kibbutz »…. 

Alala Taglit ou surtout mon premier voyage de djeuns émancipés, ma toute première fois (toute toute première fois) en Israël. On me l’avait vendu c’est vrai, mais on me l’avait jamais aussi bien vendu que comme moi je l’ai vécu.

10 jours à bouffer du Burger King matin midi et soir juste parce que c’était casher (un peu moins mais quand même), 10 jours à ne pas dormir, à traverser le pays en long en large et en travers dans un bus où chacun avait inscrit sur son siège son nom à la craie. 10 jours à se balader en troupeau, à faire des photos avec des soldats pour se la raconter à notre retour et faire enrager les copines, à dormir debout à la Knesset pendant le discours du mec-relou-que-personne-ne-comprend, à faire la fête dans le désert les yeux dans les étoiles, à emballer et se faire emballer sur un air Mizrahi (ben quoi ?!!).

Mais aussi 10 jours à acheter toutes les conneries du monde au shouk juste parce que c’était le shouk, juste parce que c’était Israël, juste parce qu’on avait l’impression d’être les rois du monde, juste parce c’était l’ivresse et l’insouciance du moment. 10 jours à collectionner des moments fabuleux, à lier des amitiés, à chanter l’Hatikva dès qu’on rencontrait des israéliens, juste parce qu’ils sentaient bon le houmous, juste parce qu’on était trop fiers d’y être, parce qu’on se sentait chez nous, parce qu’on était loin de tout. Ou encore parce que la seule figure d’autorité c’était ce(tte) madrih(a) qui avait fait l’armée sur lequel on fantasmait ou parce que le couvre feu prenait des airs de soirées endiablées mais surtout parce qu’on a jamais autant pleuré qu’en rentrant chez nous, dans cet avion où l’on ressemblait tous à des mascottes payées par Taglit avec nos casquettes/T-shirt sous le même nom, en se jurant de nous écrire et de rester les meilleurs amis du monde.

C’était il y a 3 ans, je venais d’avoir 18 ans, ça me rendrait presque insolente… Mais c’est surtout comme le sentiment qu’une vie s’est écoulée depuis. Il y a des voyages qui ne s’oublient pas et des moments que tout le monde devrait vivre au moins une fois sous le drapeau bleu et blanc.

Alors si toi, oui toi là, tu es en panne d’idée pour cet été, et ça vaut aussi pour tes frères, tes sœurs, tes cousines, tes cousins, tes potes, en gros toute la smala, tu sais ce qu’il te reste à faire… crois moi, tu ne sortiras pas indemne de l’expérience Taglit…oh non.

Si t’as entre 18 et 26 ans et que t’as jamais mis un pied en Israël avec un groupe organisé de jeun’s, l’équipe (mais toute hein) de Roots te prescrit, te recommande, t’exhorte, non te supplie d’utiliser ces infos avant le 2 mai 2016, date de fin des inscriptions. 


[avatar user=”Ayla” size=”thumbnail” align=”left” link=”https://rootsisrael.com/auteur/ayla-cohen/” target=”_blank”]AYLA COHEN[/avatar]

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