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Récits d’un joueur de poker itinérant et de son voyage autour du monde

[box type= »info » border= »full »]Rootsisrael comme son nom l’indique te parle d’Israël…mais en fait pas toujours. On aime aussi parfois te parler juste de ce que l’on trouve Roots. C’est le cas de Jonathan Salamon, ce jeune juif d’origine française, qui a décidé il y a 7 mois maintenant de partir avec son sac à dos faire le tour du monde, en jouant au poker à chacune de ses étapes pour financer son voyage. La particularité de ce voyage, c’est qu’il est raconté dans un blog passionnant que tient notre back-packer, où l’intensité de ses écrits, mais aussi des vidéos qu’il partage nous fait rêver chaque fois un peu plus. Rootsisrael a décidé de relayer ses aventures, et pour la première afin de te mettre dans le bain, on publie son premier article, qui bien que datant de 7 mois te permettra de comprendre sa démarche. Par la suite, nous publierons régulièrement de manière plus actuelle les derniers articles[/box]


Ca y est, c’est fait, impossible de faire marche arrière désormais.

Je viens d’acheter un aller simple Paris/Rio, et je n’ai pas pris d’assurance annulation. Le 31 mars à 6h30, je quitte la France avec mon sac à dos, quelques économies, et je n’y reviens pas avant…
 
J’imagine ce que je vais ressentir dans l’avion. Il me sera impossible de dormir malgré les vingt heures de voyage ( low cost oblige… on fait pas les choses à moitié :) ). Partagé entre l’angoisse de partir seul dans l’inconnu et cette immense excitation qui monte depuis quelques semaines à l’idée que je vais enfin réaliser le rêve qui me travaille depuis si longtemps : le Tour du Monde.
 
A ma sortie de l’école, j’ai raté le coche. 23 ans, fraîchement diplômé architecte, c’était le moment idéal, mais par chance (?)  j’ai trouvé rapidement mon premier boulot. Puis la vie suivant son cours, les opportunités s’enchaînant, j’ai continué à bosser, changer de ville, rebosser autre part. Deux ans sans quitter la France, moi qui pendant mes études ne passait pas trois mois sans prendre un Ryan Air quelque part. J’aurais pu enterrer ce projet sans même m’en rendre compte, et pourtant un soir, en écrivant sur un forum le récit d’un voyage que j’avais fait en Egypte en 2010, en déterrant tous ces souvenirs, ces moments magiques, ces rencontres étonnantes,  je me suis pris une gifle… Je me suis rendu compte que la route me manquait et que  si je ne partais pas rapidement, la prochaine opportunité ne viendrait pas avant le jour de ma retraite…
Lorsque quelques semaines plus tard mon patron m’a proposé de passer mon CDD en CDI, j’ai pris une des décisions les plus importantes de ma vie puisque j’ai refusé. En décembre dernier, j’ai arrêté de travailler, et je suis rentré vivre dans la demeure familiale, à Lille  après sept ans de vie en coloc ou en studio, afin de passer l’hiver à préparer mon voyage. Étranges mois que j’ai occupés à me faire dorloter par des parents plus angoissés que moi à l’idée que je parte, à faire des vaccins pour des maladies dont j’aurais préféré ignorer l’existence, à essayer de faire un peu de sport pour ne pas avoir l’air trop ridicule quand je serai à Copacabana, et à passer mes soirées à jouer au poker.

 


 

Et là, vous tiquez.
Que vient faire le poker là-dedans?
Pour tout vous dire, je joue au poker depuis aussi longtemps que je voyage, même un peu plus… Je me souviendrai toujours de ma première partie importante, chez mon grand frère. J’avais 17 ans, je connaissais le jeu depuis quelques semaines, et en bon lycéen studieux que j’étais à l’époque j’avais lu quelques articles sur internet pour m’y perfectionner. Le buy-in ( prix d entree de la partie) était de 20€, soit un demi-mois d’argent de poche à l’époque. Autant vous dire que l’enjeu était de taille. Je ne me souviens plus tellement de la partie en elle-même. Je me souviens juste que j’avais touché à un moment une quinte flush royale, la meilleure combinaison possible, dont la probabilité d’occurrence est de 1 sur 2 598 960. Mais je connaissais tellement peu le jeu à l’époque que ça ne m’avait pas particulièrement surpris, et j’étais passé à la main suivante sans même y penser. Toujours est-il que vous vous en doutez, j’ai eu une chance insolente, et j’ai gagné le tournoi, moi le petit jeune de 17 ans face à la vingtaine de vieux briscards qui traînaient ce soir-là dans le salon de mon frère. Vous imaginez l’impact qu’ont eu cette victoire et la petite liasse qui l’a accompagnée sur le jeune garçon influençable que j’étais à l’époque. Depuis ce jour-là, j’ai continué à jouer. Par intermittence certes, avec des degrés d’intensité divers, mais je n’ai jamais vraiment lâché ce jeu.
Lorsqu’est revenue mon envie de faire le tour du monde, il y a quelques mois, j’ai naturellement pensé à faire l’association entre mes deux passions.
J’ai décidé d’utiliser le poker pour financer, et nourrir mon Tour du Monde et c’est ainsi qu’est né le :
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Explicitons : Dans WPT, il y a 3 mots

World :
Eh oui, au cas où vous ne l’auriez toujours pas compris, il s’agit de faire le Tour du Monde! Je pars de France le 31 mars, direction Rio. Comme Magellan, je vais aller toujours tout droit, et voir si je tombe dans le vide ou bien sur autre chose… Théoriquement, je suis censé être de retour en France un an plus tard. Ce sera peut-être un peu moins, peut-être un peu plus. A vrai dire, tout dépendra du :

Poker :
Mes économies accumulées à la sueur de mon front d’architecte? Je n’y toucherai pas. Cette année ne sera financée que grâce au poker.  Depuis que je me suis lancé ce défi, vers le mois de décembre, j’ai passé une quarantaine de soirées à grinder  dans divers casinos de France et de Belgique et  j’ai pu amasser une bankroll qui me permet de voyager environ 8 mois… Les quatre mois supplémentaires, je devrai les gagner sur la route. Si je n’y arrive pas, je rentre en France, si j’y arrive je continue… C’est aussi simple que cela. Ainsi, durant mon voyage, lorsque j’arriverai dans certaines villes, il pourra m’arriver de mettre en suspens la partie « Tour du Monde » pour m’arrêter quelques jours/semaines afin de faire grimper la bankroll et continuer le voyage. J’ai prévu de faire un stop à Las Vegas évidemment, la Mecque de tous les joueurs de poker, mais il est fort probable que je fasse régulièrement, disons une fois par mois en moyenne, une étape de quelques jours entièrement consacrée au jeu.

Le poker sera donc le fil rouge du voyage, et j’essaierai d’y jouer dès que je trouverai une partie, qu’elle soit en casino, ou chez des gens que je croiserai et qui m’y inviteront. Evidemment, vous imaginez bien que je ne jouerai pas partout, tout simplement parce qu’on n’y joue pas  dans certains endroits du monde, mais aussi pour des raisons de sécurité : il y a des endroits où j’imagine que je n’aurai ni spécialement envie de gagner au risque de me faire détrousser à la sortie, ni d’être le fish de la table victime de triche ou autre. Dans la partie Tour du Monde, les parties que j’essaierai d’intégrer seront donc à petit enjeu (quelques euros maximum) mais elles me permettront d’appréhender la transition culturelle à travers les tables du monde entier. Imaginez vous l’incroyable potentiel d’histoires et la diversité de rencontres que je pourrai faire en jouant dans l’arrière salle d’un café péruvien, puis dans un casino à Panama City, ou à Vegas, dans un cercle underground à Vancouver, dans une colocation de grinders professionnels en Thailande ou chez des millionnaires indiens… La partie poker risque d’être extrêmement excitante. Probablement autant que la partie :

Trip :
Parce que la manière de voyager est tout aussi importante que le voyage en lui-même.  Je voyagerai comme je le fais depuis que je suis étudiant : seul, lentement, avec mon sac à dos (un tout petit 45L, je ferai un article dessus bientôt), à la rencontre des habitants, plus que des lieux.  Concrètement, il y aura beaucoup de couchsurfing, des incrusts chez l’habitant en mode « j’irai dormir chez vous », pas mal de bus, voiture, autostop, mais surtout pas d’avion. Hormis l’aller simple à Rio, je tacherai de ne jamais utiliser l’avion. C’est trop rapide, aucun plaisir, aucune compréhension des transitions culturelles…Et puis bon, c’est pas comme si j’étais pressé hein…
Je sais que j’ai environ 6 mois pour faire la première partie du voyage : Rio/Vegas. J’ai l’intention de passer par la côte Pacifique, à travers des pays que je rêve de voir depuis toujours : Paraguay, Bolivie, Chili, Equateur, Colombie, Panama, Costa Rica, Honduras, Guatemala, Mexique puis USA…

carte

 

Tout ça n’est que le début évidemment. Ensuite on continue en Amérique du Nord, puis on débarque au Japon et…. Stop, pour l’instant, je n’en dis pas trop. L’idée c’est aussi de pas être trop rigide par rapports aux dates et aux lieux. J’ai compris pas expérience que les meilleurs voyages se nourrissent des opportunités qu’on trouve sur la route.  Je n’ai pas envie de me dire à un moment « j’adore cette ville, mais il faut à tout prix que je parte demain pour ne pas prendre trop de retard sur mon programme… ». Ca n’arrivera pas, et même pour la première partie de mon voyage, j’ai volontairement laissé l’itinéraire complètement vague, pour laisser le voyage se faire tout seul…


Le blog :

Ben oui, le but c’est quand même de raconter un peu tout ça. Au début je voulais garder ça pour moi, c’est mon aventure et mon délire après tout… Mais déjà, j’ai promis à ma pauvre maman qui est morte d’inquiétude depuis 1 an de lui donner des nouvelles régulièrement. Et puis à peu près tous les gens à qui j’ai parlé de mon projet m’ont dit « tu vas faire un blog j’espère… ». Bon, ben du coup, quitte à faire tout ça, je vais le raconter au web entier non??

Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas encore grand chose… C’est normal, c’est mon premier article. Mais bientot, vous  y trouverez des dessins, des photos, mes aventures, le compte rendu d’une partie dans un obscur bar de Caracas, un article sur la sociologie des femmes nées en avril en Honduras, que sais-je encore! 

Le blog sera également l’occasion pour vous lecteur de me donner un petit coup de main. Imaginez 365 jours à parcourir le monde, ca veut dire 365 nuits à essayer de pas dormir sous les ponts. On a tous un cousin, un oncle, une copine qui vit à l’étranger non?  S’il s’avère que je suis dans une région du monde où vous pensez que vous ou l’un de vos proches peut m’héberger, vous pourrez utiliser ce blog pour me l’indiquer!

Voila. C’est tout pour le moment. Tout ça commence donc le 31 mars…
J’espère vous y retrouver bientôt.



Jonathan Salamon

Avec la permission de reproduction de Jonathan Salamon, auteur du blog Roots « Worldpokertrip.net »

Pour découvrir toute l’aventure de Worldpokertrip, visitez le site sur http://www.worldpokertrip.net

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