Et si la paix (re)passait par Casablanca ? Et si la paix (re)passait par Casablanca ?

Et si la paix (re)passait par Casablanca ?

Et si la paix (re)passait par Casablanca ?

Comment défendre la cause palestinienne… sans sacrifier les liens millénaires avec les Juifs, et les relations avec Israël  ? Comment continuer à parler à Israël… sans trahir la Palestine ?

Le journaliste Jamal Amiar, journaliste et spécialiste des relations maroco-israéliennes, nous entraîne dans les coulisses d’un Maroc à part. Un pays où la coexistence n’est pas un slogan,  mais un principe constitutionnel. Avec à ses côtés Marie-Lyne Smadja, co-fondatrice de Women Wage Peace,  voix libre de la diplomatie civile israélienne,

Tous deux tentent de répondre à cette question dérangeante, mais essentielle :
Et si la paix (re)passait par Casablanca ?


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Article synthèse basé sur l’interview 

Mars 2025.

Le Proche-Orient reste un échiquier sous tension, mais entre le Maroc et Israël, une relation improbable tient bon. Pour en parler, j’ai réuni Jamal Amiar, journaliste marocain et fin connaisseur des liens entre les deux pays, et Marie-Lyne Smadja, cofondatrice israélienne de Women Watch Peace, une figure de la diplomatie civile. Je suis Yoram Salamon, fondateur de Rootsisrael.com, j’orchestre l’échange, et le jour de l’enregistrement, les idées fusent : analyses affûtées, récits personnels, espoirs tenaces. On plonge dans un sujet qui échappe aux clichés, entre géopolitique brute et humanité tangible.

 

Une alliance sous le feu des critiques

La normalisation Maroc-Israël, actée en 2020 avec les accords d’Abraham, ne fait pas l’unanimité. Pourtant, Jamal Amiar la défend avec clarté : « Ceux qui disent « stratégique » regardent les vrais liens : historiques, humains, avec les juifs marocains partout – en Israël, en France, au Québec. Depuis 2020, ça prend une ampleur folle : économie, sécurité, culture… »

Il évoque la multitude d’Israéliens d’origine marocaine, le judaïsme ancré dans l’identité marocaine, et des échanges concrets, comme par exemple le retour des vols directs, ou des partenariats technologiques.

Aux accusations de trahison envers la Palestine, il répond sans détour : « On trahit quoi ? Le Maroc défend la Palestine et Israël, dès 1958 avec Hassan II qui appelait au dialogue.» Pour lui, la solution à deux États reste la boussole.

Marie-Lyne Smadja, depuis son prisme israélien, voit elle une victoire durable. « Même après le 7 octobre, pas de rupture avec le Maroc », note-t-elle. Revenue récemment d’un voyage à Rabat, elle rapporte une volonté officielle de tenir bon. Sioniste et pragmatique, elle rejette les étiquettes politiques : « Je casse le cliché : paix à gauche, sécurité à droite. » Cette normalisation, pour elle, s’inscrit dans un projet plus large, une « ceinture de paix », né d’un élan économique avant de devenir diplomatique. Ce projet se fera selon elle avec des pays arabes comme les Émirats ou Bahreïn.

 

Le Maroc, un pont fragile mais réel

Le rôle du Maroc comme médiateur revient sur la table. Jamal retrace son parcours : « Le Maroc a joué les facilitateurs : Égypte dans les années 70, Oslo dans les 90, la conférence de Casablanca en 94. » Éloigné des combats, porté par ses liens avec la diaspora juive, le Maroc peut ouvrir des portes, même sans avoir la puissance des États-Unis.

« L’exemple judéo-musulman maroco-israélien, c’est un modèle qui parle», ajoute-t-il. Marie-Lyne confirme, marquée par son expérience : « Les officiels m’ont dit : ‘Faites-nous confiance, on est une passerelle.’ » .?Elle avoue une émotion forte : « J’ai pleuré dans les rues marocaines, je me sentais chez moi. ».

Tenir face aux tempêtes

Pour Jamal, on peut rester prudent tout en étant optimiste . Il insiste sur le fait  qu’il : « faut éviter d’alourdir le passif.» Avec un possible retrait américain, il entrevoit un rôle pour l’Europe dans la région, imaginant même un Hamas recyclé en parti politique. Marie-Lyne, confirme la volonté d’Israël d’œuvrer ensemble à la solution à 2 états,  mais avec l’évidente nécessité d’un positionnement clair et courageux des pays arabes pour dire stop au terrorisme. Elle regrette d’ailleurs le silence de la Ligue arabe sur ce point  lors du sommet du Caire en mars 2025.

 

La société civile, l’arme secrète

Les deux interviewés  misent sur la société civile. Marie-Lyne, avec Women Watch Peace – nommé au Nobel 2025 –, met les femmes en avant. Pour elle, les femmes «  boostent les solutions de paix de 30 %. » Son mouvement, qui réunit juives et arabes, veut amplifier les voix modérées. Jamal abonde en ce sens, et cite également, les ONG marocaines judéo-musulmanes – Mimouna, Salam Likoulam (groupe Franco-israélien), Jewish Days (organisé par les Amis du Judaïsme marocain) – qui, avant le 7 octobre, montraient déjà la voie, avec des projets cofinancés par les deux pays.. « C’est du solide », assure-t-il.

 

D’autres dans la danse ?

D’autres pays arabes suivront ils ? Jamal y croit : « On en a 6 sur 22, pourquoi pas ? Mauritanie, Qatar, si ça se calme. » Marie-Lyne vise plus haut : « L’Arabie Saoudite, ça peut se signer vite, peut-être quelques mois. »
Elle partage un souvenir qui donne des frissons : « J’ai vu Sarah Netanyahou inviter Mahmoud Abbas à dîner, devant moi. » Même après la colère du 7 octobre, elle défend des « îles de possibilités » pour l’avenir.

 

Le message aux puissants

Jamal aux décideurs : « Il faut un plan clair post-Gaza. » Marie-Lyne enfonce le clou : « Mettez plus de femmes dans les négociations, on est 51 %, en première ligne.» Inspirée par « New Day Will Rise » de l’Eurovision, elle appelle à une intelligence collective.

Entre réalisme et ambition, cet échange dessine une lueur dans le chaos.

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